Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024: Unterschied zwischen den Versionen

Aus BiodynWiki
KKeine Bearbeitungszusammenfassung
 
(2 dazwischenliegende Versionen desselben Benutzers werden nicht angezeigt)
Zeile 1: Zeile 1:
[[Datei:Biologisch-dynamische Präparate - 3. Vortrag von Vincent Masson, 28. Februar 2028.jpg|verweis=https://www.youtube.com/watch?v=thpXIDvJ1IY|thumb|[https://www.youtube.com/watch?v=thpXIDvJ1IY hier klicken um zum Video zu gelangen]]]
[[Datei:Biologisch-dynamische Präparate - 3. Vortrag von Vincent Masson, 28. Februar 2028.jpg|verweis=https://www.youtube.com/watch?v=thpXIDvJ1IY|thumb|[https://www.youtube.com/watch?v=thpXIDvJ1IY hier klicken um zum Video zu gelangen]]][[Vincent Masson|| zurück zu Vincent Masson |]]
{| class="notiz center"
{| class="notiz center"
|<small>[[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 2 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|vorige Folge ◁]] &nbsp;&nbsp;[[Vincent Masson|]]&nbsp;&nbsp;</small>  
|<small>Folge [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 1 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|1]] - [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 2 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|2]] - [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|3]]</small>
|}
|}


Zeile 10: Zeile 10:


== Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024 ==
== Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024 ==
+++ es handelt sich um eine automatisch generierte Transkription. Wenn du bei der Überarbeitung [[MitTun bei biodyn.wiki|MitTun]] möchtest- melde dich gerne+++


Bien, alors ce matin, j'ai essayé de vous présenter des choses fondées sur du concret. Et mon habitude, c'est de parler de choses concrètes et observables. Cet après-midi, on change complètement d'univers.
Bien, alors ce matin, j'ai essayé de vous présenter des choses fondées sur du concret. Et mon habitude, c'est de parler de choses concrètes et observables. Cet après-midi, on change complètement d'univers.
Zeile 582: Zeile 584:


{| class="notiz center"
{| class="notiz center"
|<small>[[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 2 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|vorige Folge ◁]] &nbsp;&nbsp;[[Vincent Masson|]]&nbsp;&nbsp;</small>  
|<small>Folge [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 1 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|1]] - [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 2 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|2]] - [[Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024|3]]</small>
|}
|}
== Themenbezogene Leseanregungen ==
[[Vincent Masson|| zurück zu Vincent Masson |]]
 
== Literaturangaben ==
== Einzelnachweise ==
{{Banner7v7ManfredKlettVorträgeBodenentwicklung}}
[[Kategorie:Ausbildungsbetrieb]]
[[Kategorie:Ausbildungsbetrieb]]
[[Kategorie:Ausbildung]]
[[Kategorie:Ausbildung]]

Aktuelle Version vom 11. August 2024, 18:07 Uhr

hier klicken um zum Video zu gelangen

| zurück zu Vincent Masson |

Folge 1 - 2 - 3



Biologisch-dynamische Präparate - Teil 3 von Vincent Masson, 28. Februar 2024

+++ es handelt sich um eine automatisch generierte Transkription. Wenn du bei der Überarbeitung MitTun möchtest- melde dich gerne+++

Bien, alors ce matin, j'ai essayé de vous présenter des choses fondées sur du concret. Et mon habitude, c'est de parler de choses concrètes et observables. Cet après-midi, on change complètement d'univers.

On va parler d'une piste de recherche, des hypothèses qui mènent à cette recherche et des espoirs de résultats. Donc, on n'a pas beaucoup de liens avec le concret là. Mais c'est la base de toutes les nouvelles pistes, il faut à un moment oser explorer un monde qu'on ne connaît pas.

Alors, la régénération de la vigne, c'est quelque chose qui nous concerne pour pas mal de raisons. Si on regarde ce qui est dans une histoire proche, on observe que la vigne, c'est un être qui est très fragilisé, atteint par de plus en plus de maladies et des maladies suffisamment graves pour qu'on parle de dégénérescence. La dégénérescence, c'est un terme qui n'est pas nouveau dans l'histoire des plantes, dans l'histoire récente.

Dans la littérature française, on entend parler de dégénérescence à partir de 1805, et on parle de pommes de terre. On commence à parler de dégénérescence pour la vigne un siècle plus tard, en 1908. Et puis, si on regarde ce qui s'est passé entre 1908 et maintenant, il y a eu une accélération énorme de la fragilité de la vigne.

Quand on parle de vigne aujourd'hui, on parle en général seulement de vigne. On parle d'une monoculture, on parle d'une plante qui a été extrêmement sélectionnée, extrêmement appauvrie dans sa diversité génétique, extrêmement appauvrie dans la diversité des cultures ou des élevages qui l'entourent dans une ferme. Si on se place il y a un siècle, je ne connais pas de vignoble qui soit purement vignoble.

Les fermes ont toute une diversité de cultures, d'élevages, il y a toujours des éléments qui viennent se nourrir les uns les autres. Et quand Steiner propose dans la deuxième conférence l'organisme agricole comme une base pour la santé d'une ferme, il parle de quelque chose qui existe encore dans une grande partie du monde, qui va se perdre beaucoup dans les décennies qui suivent. Et je ne pense pas qu'on puisse développer la santé d'une plante dans le cadre d'une monoculture.

Par contre, quand on est dans des situations de monoculture, on peut chercher des éléments de diversité, de diversification, qui sont à notre portée. On ne peut pas forcément faire des révolutions tous les jours, et on peut cheminer tranquillement vers des diversifications. Et pour moi aujourd'hui, j'ai l'habitude, je parle beaucoup à des vignerons aujourd'hui, mais en France, dans plein de contextes différents, et pour moi, aujourd'hui on cherche des solutions pour la vigne.

Les préparations biodynamiques, c'est un truc génial, ça apporte des réponses fantastiques. Le projet de régénération de la vigne, c'est pour travailler sur la plante elle-même. Mais combien d'entre vous transmettront à la génération d'après des vignes qui seront que des vignes ? A mon avis, pas beaucoup.

Parce que l'évolution du climat, l'évolution de l'économie, les problématiques de disponibilité en fertilisants organiques, rien que ça, on en est où dans dix ans ? Vous avez vu l'évolution de la disponibilité des fertilisants, là, juste en deux ans, comment ça s'est passé ? A partir du moment où on a eu le conflit Russie-Ukraine qui a éclaté, chez moi, l'engrais chimique, l'azote de synthèse, les ammonitrates, le prix a quadruplé en deux mois. Du coup, les engrais organiques, ça a fait pareil. Sauf que les engrais organiques, il n'y a pas de disponibilité supplémentaire.

L'élevage, c'est la partie de l'agriculture qui est réduite partout. Donc, la problématique de l'autonomie de la fumure, qui est un point clé, du coup, aux agriculteurs, c'est, à mon avis, un point extrêmement important de notre avenir proche. Donc, on peut essayer de sauver la vigne, mais un des éléments importants de ce sauvetage, c'est aussi de réintégrer la vigne dans des contextes diversifiés.

Voilà, ça, c'est une proposition de mise en contexte. Maintenant, on peut aller voir la vigne elle-même. Alors, qu'est-ce qui s'est passé il y a 150 ans ? On a eu plein de grandes maladies, des maladies très efficaces.

L'oïdium en 1845, le phylloxéra en 1862, le mildiou en 1878, le black rot en 1885, et à chaque fois, l'histoire nous dit, l'histoire officielle, on peut dire, nous dit, voilà, c'est une maladie qui est arrivée d'Amérique et qui a eu des effets dévastateurs sur le vignoble en Europe. Quand on cherche un petit peu dans l'histoire, on trouve des choses qui ressemblent à l'oïdium bien avant. On retrouve des choses qui ressemblent au mildiou bien avant.

Le phylloxéra, on se demande, en Bourgogne, il y a un moment, il y a une épidémie de quelque chose qui ressemble vraiment à du phylloxéra, il faut quelques années pour que le vignoble se reconstruise. Alors, la question, c'est est-ce que ces maladies sont nouvelles ou est-ce que la vigne est dans un état de fragilité tel qu'elle devient très réceptive à toutes les problématiques qui lui arrivent. Si on observe l'évolution de la vigne, avant ces dates-là, on commence à avoir des grands changements dans la pratique de la vigne, de la viticulture.

On travaille les sols de plus en plus efficacement, efficacement, ça veut dire profond. Profond, ça veut dire qu'on change complètement le rapport de la vigne à la nutrition azotée. Ça veut dire qu'on change complètement le rapport de la vigne avec les réseaux mycorhiziens.

On perturbe l'équilibre, on perturbe la capacité de la plante à gérer des stockages, des manques, des excès. On va commencer à changer la fertilisation, en fait, on va perturber de manière importante toute l'interaction entre la plante, son sol et son contexte. Il y a une autre chose qui est très importante là-dedans, c'est la multiplication végétative.

Quand on arrive dans les années 1800-1850, ça commence à faire longtemps que la vigne en fait elle est multipliée toujours en reprenant un morceau de bois et jamais en prenant une graine. Il y a quelque chose qui est connu dans la botanique. On a cette femme qui est une chercheuse française qui s'appelle Aline Reynalrock et dans un de ses livres, qui a été publié dans les années 1990-1994, elle montre que toutes les plantes qui sont multipliées uniquement par la voie végétative sont des plantes qui dégénèrent.

Et que plus on sélectionne des individus vigoureux pour la reproduction, plus la dégénérescence est rapide. Alors ça concerne pas que la vigne, vous avez la pomme de terre, vous avez la fraise, vous avez les palmiers d'Athier, vous avez les évéas, vous avez l'olivier. A chaque fois qu'on passe pas par la graine, on s'éloigne, on fragilise la plante par rapport à son type initial.

Petit rappel, 1924, le cours aux agriculteurs. Un dénommé Steiner qui vient répondre à des inquiétudes sur les problématiques agricoles du moment. Et dans les inquiétudes, il y a la dégénérescence des végétaux.

Est-ce qu'on peut amener des réponses à cette dégénérescence des végétaux ? Et tous les gens qui travaillent sur des plantes annuelles, ou biannuelles, peu importe, ils vont pouvoir travailler au travers de la semence, chaque génération, on va pouvoir travailler sur l'adaptation, on va pouvoir essayer d'amener la plante vers des critères de sélection qui nous paraissent intéressants. Et les plantes pérennes, les plantes qui ne passent pas, enfin c'est pas les plantes pérennes en général, mais les plantes qui ne passent pas par la graine, ce cheminement n'a pas vraiment existé, ou pas beaucoup. On a aussi un petit point dans le cours aux agriculteurs, où Steiner parle de l'américanisation.

Alors là, il faut mélanger deux choses, il y a le cours aux agriculteurs de 1924 et puis il y a les cours aux ouvriers, qu'on appelle les cours sur les abeilles. Parce qu'il raconte aux ouvriers qui construisent le premier guetéanum que pour nourrir les abeilles, on amène des trèfles américains, c'est beaucoup plus productif, mais ça a qu'un temps. Ça ne dure pas.

On va faire des boosts de productivité et puis on va avoir des effondrements après. Et quand il parle de la vigne, il dit, ah ouais, en fait une partie du problème c'est qu'on a été obligé d'américaniser tout le vignoble. Donc ça c'est aussi une partie de la problématique actuelle.

On a décidé de généraliser la greffe. Donc on a vu là une première étape de fragilisation qui concerne avant la greffe et puis on a une deuxième étape qui concerne à partir de la greffe. A partir de la greffe, c'est un constat qui n'est pas très gai, donc j'essaie de le faire court.

A partir de la greffe, je pense que l'événement majeur, c'est que les vignerons perdent le contrôle de la reproduction de leurs plantes. Toute l'agriculture, elle est basée sur une association de la production et de la reproduction. Si vous voulez agir sur l'avenir, si vous voulez travailler au fil du temps, vous avez besoin des générations.

Et en élevage, comme en culture végétale, la phase de la reproduction, elle est déterminante parce que c'est là qu'on peut travailler sur les critères de sélection, c'est là qu'on peut modifier, c'est là qu'on peut faire évoluer. A partir du moment où on enlève à la profession viticole la reproduction, on perd le pouvoir. On perd le pouvoir d'orienter l'avenir de la vigne.

Vous vous rendez compte que vous êtes une profession qui a accepté de se faire démunir de cette partie-là ? Pour moi, c'est quelque chose, il faut réfléchir ça. On ne sortira pas des problématiques de la vigne si on ne peut pas, nous, décider de ce qu'on fait aussi avec les jeunes plants. Si vous faites de la biodynamie, je ne connais pas, et je m'en excuse de la situation dans votre pays, je peux parler de la situation que je connais bien en France.

En France, si je suis vigneron en biodynamie, quand je veux planter des vignes, j'achète du conventionnel. Il y a quelques personnes qui arrivent à faire un peu bio, mais un peu bio, ce n'est pas bio parce qu'il y a des réglementations qui imposent certains traitements. Ça veut dire que vous, quand vous avez des jeunes plants qui arrivent sur vos domaines, vous avez besoin de commencer l'éducation à la bio, à la biodynamie, mais sur des plants qui ne sont plus des petits-enfants.

On n'éduque pas un adolescent. On rappelle à un adolescent des éléments d'éducation qu'il a eus au préalable. Donc là, on a un truc extrêmement important à travailler.

Ce n'est pas de l'action immédiate, on ne peut pas faire ça maintenant, c'est qu'est-ce qu'on fait pour l'avenir. Le travail en pépinière, c'est des conditions en général catastrophiques au niveau agronomique. Je ne connais pas de pépiniériste qui fasse un travail convenable sur le plan de l'agronomie.

Les conditions sont également catastrophiques sur le plan des produits de synthèse. Énormément de fertilisants, énormément de produits en contrepartie, pesticides de toutes sortes. Vous rajoutez à cela des hormones de croissance, de bouturage, vous rajoutez un petit peu tout ce qu'on n'a pas envie de voir quand on a envie d'être fier de ce qu'on fait avec du végétal.

Et donc nos plants, ils viennent de là. C'est un problème majeur, mais ça, il y a de l'espoir que ça change, les réglementations européennes montrent des ouvertures vers des évolutions à ce niveau-là. Par contre, on reste sur du plant qui a été greffé.

Greffé, au moment de la crise phyloxérique, tout le monde n'était pas d'accord. Il y en a qui pensaient que le greffage, c'était la solution pour sauver le vignoble, et puis il y en a qui pensaient que c'était vraiment une solution catastrophique. On a un gars en France qui s'appelle Lucien Daniel, c'est un botaniste, c'est un spécialiste de l'arboriculture fruitière, et le gouvernement lui demande de travailler sur la question de la greffe comme réponse à la crise phyloxérique.

Et Lucien Daniel, il écrit un livre en quatre tomes, c'est autour de 1905, dans lequel il donne sa réponse, et sa réponse c'est non, la greffe, ça va être une catastrophe pour la vie, on va avoir des explosions, des phénomènes d'esca, on va dégrader la qualité du vin, on va accentuer tous les problèmes qu'on connaît au niveau de la vigne aujourd'hui. C'est pas lui qui a raison, c'est pas les gens qui sont de ce côté-là, qui ont ce point de vue-là qui gagnent, ceux qui gagnent c'est les américanistes, c'est ceux qui pensent que le porte-greffe américain va pouvoir être la solution. Alors, je pense qu'on a tous appris la même chose à peu près, c'est-à-dire que le phyloxérat a détruit le vignoble et qu'il n'y avait pas d'autre solution.

Explorez l'histoire locale, près de chez vous, à d'autres endroits, et regardez quel est le pourcentage du vignoble qui a été réellement détruit par le phyloxérat, et quel est le pourcentage du vignoble qui a été arraché pour être remplacé par des greffes et soudées, par des greffes, avant d'être abîmé par le phyloxérat. Alors oui, il y a des régions où c'est une destruction complète par le phyloxérat. Je prends le cas du Jura français, 20 000 hectares de vignes à l'époque, 200 hectares morts du phyloxérat.

Obligation administrative d'arrachage pour remplacer. Est-ce qu'on connaît dans l'histoire de la botanique une plante qui a disparu suite à l'apparition d'un nouveau parasite ? Je n'en connais pas, peut-être que ça existe, moi je n'en connais pas. On a toujours des évolutions, il y a des parades qui se mettent en place, soit parce que de nouveaux insectes arrivent, de nouveaux prédateurs, soit parce que la plante est capable de développer des mécanismes de défense.

Avec le phyloxérat et la vigne, on n'a pas laissé le temps de voir si quelque chose pouvait se produire. Donc la question c'est, est-ce qu'on aurait pu continuer à avoir de la vigne en frein de pied ? Est-ce qu'on peut retenter la vigne en frein de pied ? Alors si on écoute là encore le discours classique, c'est impossible d'avoir des vignes en frein de pied sauf dans des contextes de sol très particuliers. Mais il y a quelques années, en 2017, et Géorgues était à la maison, on a fait un congrès sur la régénération de la vigne, il y avait 70 personnes à peu près, et puis les gens venaient de toutes les régions viticoles françaises, et puis il y avait 7-8 pays différents qui étaient là.

Et quand on a demandé qui connaît des vignes en frein de pied dans son environnement, des gens de toutes les régions ont levé la main. Et la majorité étaient sur des argilocalcaires, et elles ne sont pas bouffées par le phyloxérat. Donc il y a des exceptions partout.

Alors il y a peut-être des pistes à creuser. Seul problème, aujourd'hui si je veux tenter de faire du frein de pied, je vais me baser sur du végétal qui a subi un siècle et demi, ou on va dire plus d'un siècle, de reproduction et de culture dans des situations assez catastrophiques. Je pense que la vigne telle qu'on la connaît aujourd'hui, elle est fragilisée par les quelques générations qui viennent de se passer où on a un travail de pépinière qui n'est pas bon, où on a un travail de viticulture qui est rarement bon.

Alors je ne mets pas en cause votre travail, mais sur quoi on a sélectionné la vigne dans toute la première partie des années 1900 ? Sur la vigueur, sur la productivité. On ne peut pas choisir en même temps la productivité et la santé, la robustesse. Donc même si on est reparti assez tôt sur des bons critères, il y a eu un laps de temps pendant lequel on a quand même usé la vigne, on a abîmé ce qu'elle portait comme bagage.

Alors la question c'est qu'est-ce qu'on peut faire avec tout ça ? Quelles sont les pistes ? Alors vous avez les pistes qui sont... Les pistes les plus explorées sont celles qui peuvent amener à des brevets. Pour faire très simple, très direct, les pistes explorées sont celles où on a une perspective, les chercheurs ont des perspectives de s'associer avec des entreprises et de gagner des sous en vendant des plants. C'est ce qu'on a fait en fait depuis... En France quand on a commencé à greffer, les vignerons ont commencé à devoir acheter leurs plants, et puis très rapidement on a mis en place un système administratif où si vous voulez avoir des aides pour planter vos parcelles, ça marche uniquement si vous prenez des plants qui sont validés par l'Anta-Vinera, donc c'est un organisme qui a développé les clones.

Et comme ça on a poussé le monde viticole à planter des clones. Parce que si vous vouliez planter autre chose que des clones, c'était 100% à votre charge. Si vous plantez des clones, on va vous aider.

Donc on a modelé très rapidement, on a modelé puis les clones, vous savez comment ça est arrivé, on est arrivé très rapidement à... Enfin ce que je veux dire c'est qu'avec les clones on a réduit la diversité génétique d'une manière absolument incroyable, et dans le monde des clones... Vous utilisez le 161-49 dans vos vignes ou pas ? En porte-greffe ? 161-49 ? Ouais. En Bourgogne il y a quelques années on a eu des phénomènes de dégénérescence sur le 161-49. Partout ? Alors on a parlé avec des pépiniéristes.

Moi j'ai Guillaume qui est venu à la maison. Guillaume c'est 10% du marché français en plan de vignes, c'est pas mal. Et puis on lui dit alors qu'est-ce qui se passe ? Ah il me dit, on a peut-être fait une erreur.

On a deux têtes de clones. Tout le 161-49 qui existe, il y a deux têtes de clones. Ça veut dire pas de diversité génétique, ça veut dire aucune solidité.

Mais ça ils l'ont fait, ils savaient ce qu'ils faisaient. Donc voilà la problématique clonale elle est importante. Est-ce qu'on peut repartir de clone pour essayer de régénérer ? Je ne pense pas.

Est-ce qu'on peut refaire des sélections massales à partir de clones ? C'est un peu triste mais je pense que dans certaines situations on n'a pas le choix. Il y a encore des endroits où on a de la ressource génétique. Donc aujourd'hui ce que propose la recherche, les pistes qu'elle explore c'est des situations où on travaille en laboratoire sur... On va à l'intérieur de la plante, on va faire de la biologie moléculaire là-dedans et puis on va essayer de bidouiller.

Je ne sais pas si c'est traduit bidouiller. Et on va essayer de trouver des choses à peu près stables et avec des critères à peu près cohérents. Le seul truc qui est sûr avec ces choses-là, c'est qu'il y aura des brevettes déposées et c'est que ça va générer du revenu pour les gens qui vont le faire.

Est-ce que les vignerons vont trouver là-dedans du qualitatif et du fiable dans la durée ? Rien n'est acquis là-dedans. Nous on s'est dit bon, si on veut travailler pour la vigne... Déjà on s'est demandé est-ce qu'on veut travailler pour la vigne ? C'est quand même la vigne. On a de multiples raisons d'avoir envie de continuer à avoir des vignerons, à avoir du vin, à avoir cette culture et ces plaisirs.

Et puis dans cette notion de culture et de plaisir, moi je suis un enfant de la Bourgogne, j'ai appris à déguster avec le pinot noir et avec le chardonnay. Et je n'ai pas très envie de finir ma vie, quand ça sera l'heure, en buvant des trucs que je ne connais pas. J'aime le pinot noir et le chardonnay.

J'aime plein d'autres cépages. Mais on s'est dit, est-ce qu'on arrive à retrouver, à ramener des phénomènes de rajeunissement, des phénomènes de régénération dans les cépages actuels ? Je ne pense pas que l'avenir soit à une fuite en avant. On ne résout pas les problèmes du présent en essayant de trouver toujours des nouveautés.

Il y a aussi des choses qu'il faut explorer. Alors, si on écoute cette dame, il faut que l'on sache qu'elle n'est pas une dame d'eau, qui est un processus de graines, un passage par la graine, une germination, pour que la plante puisse se régénérer. Pour la vigne, c'est compliqué parce que si on passe par la graine, les chances de retrouver le phénotype d'origine, elles sont minimes.

Et puis, il y a des gens qui ont exploré cette piste-là. Vous avez Elisabetta Foradori en Italie, par exemple. On a Guy Bossart en France.

Il y a quelques personnes qui ont travaillé là-dessus. Et les résultats, ils ne sont pas probants. Il y a toujours l'espoir d'arriver quelque part.

Mais pour l'instant, Elisabetta, ça fait une quinzaine d'années, je pense, que les SMIS sont en place. Et la productivité, la stabilité, rien n'est acquis. Est-ce qu'on peut trouver des pistes qui soient directement profitables aux gens qui ont besoin de gagner leur vie à la fin de l'année avec du vin ? Et alors, on a cherché.

On avait déjà un peu l'idée que Steiner, il proposait beaucoup de choses intéressantes, qu'il n'était pas trop fou et qu'il avait vu plein de choses. Dans ce qu'il raconte, il y a un point qui est super intéressant, c'est tout ce qu'il va nous raconter sur le chaos. Alors, le chaos, j'imagine que vous savez plein de choses là-dessus.

On est dans la deuxième conférence du cours aux agriculteurs et Steiner nous parle de la graine. Et il nous dit, dans la graine, il se passe… Est-ce que les couleurs sont visibles ? Quand on a une plante, elle va, à un moment donné, former une graine. Cette graine, une fois dans le sol, va germer.

Et là, Steiner nous parle de ce chaos. En disant, on a une première phase de chaotisation qui se passe dans la formation de la graine, une deuxième phase qui se passe dans la germination. Et si on veut définir le chaos, c'est le moment où la substance perd sa forme.

Quand une substance perd sa forme, dans une phase intermédiaire, il y a un chaos. Et à ce moment-là, elle s'ouvre, elle devient receptive à des influences qui viennent de la périphérie, à des influences extérieures. Dans la formation de la graine, dans le monde végétal, vous avez deux possibilités.

Vous avez ce qu'on appelle la mitose et la méiose. Et ce sont des processus de fusion cellulaire. Dans une graine, la plante, elle va mettre, d'une part, sa génétique.

Il y a le bagage génétique des deux plantes mères. La génétique, c'est l'histoire longue. Et puis, il y a l'épigénétique.

L'épigénétique, il y a 8-10 ans, quand vous en parliez à des chercheurs très sérieux, des instituts de recherche, ils vous disaient, non, c'est un terme qu'on ne peut pas utiliser. Et aujourd'hui, tout le monde l'utilise. C'est super.

Ça s'appelle l'évolution. La science est en évolution constante. L'épigénétique, c'est ce que la plante a appris au fil d'un temps récent et qu'elle est capable de transmettre à sa graine.

Et ça va être, du coup, transmis à la génération d'après. Mais la vigne est capable de faire de l'épigénétique. C'est-à-dire qu'on observe que, c'est des chercheurs, devinera de Colmar, qui ont montré ça, les vignes en biodynamie, elles sont capables de modifier l'expression de leur génome et de développer des meilleures résistances au stress, que ce soit les stress climatiques ou bien les stress liés à des pathogènes.

Et ça, ils l'expliquent comme une modification épigénétique. Donc on a quand même des choses qui sont possibles. Mais au niveau de la graine, la plante, qui a vécu des événements variés dans une saison, va être capable de faire bénéficier de ces apprentissages la génération suivante.

Cette phase de chaotisation permet que la graine s'imprègne de ces éléments-là. Donc génétique, histoire longue, épigénétique, histoire courte. Et puis dans la germination, deuxième phase de chaos.

Et là, si je suis sélectionneur de semences, si je me dis, mais moi, je veux faire évoluer ma semence pour qu'elle soit mieux adaptée à mon lieu, à mes projets, à une évolution du climat, à plein de choses. Le contexte dans lequel je fais germer ma graine est très important. Quel type de sol, quel type de fumure, d'où vient la fumure ? Est-ce que j'ai utilisé des préparations biodynamiques ? Là, on peut considérer que, et on est toujours dans la deuxième conférence, l'animal.

Un animal de biodynamisme, donc quand même une vache. Mon père disait, fais attention, il faut que les pieds touchent le sol. Quand Steiner nous parle de l'analyse cosmique qualitative, vous savez, à la fin de la deuxième conférence, il dit, l'animal, il est indispensable, parce qu'il n'y a que lui qui peut adapter au lieu, au travers de sa fumure.

Le bovin, c'est simplement le plus perfectionné, c'est l'animal qui a le plus perfectionné son système digestif, c'est pour ça qu'il nous intéresse. Le bovin, c'est un être qui est capable de transformer une matière pas très intéressante en une fertilité incroyable. Et personne ne le fait mieux que lui dans le monde.

C'est lui le meilleur spécialiste. C'est pour ça qu'on est toujours à parler de bovin. Et dans sa relation à la digestion, et dans sa relation au paysage, le bovin, il a des cornes.

Les cornes, elles sont intimement liées à la digestion. Alors normalement, si vous n'êtes pas parti en courant quand on vous a parlé de biodynamie, c'est que vous étiez prêt à accepter un peu cette idée-là. Regardez un truc hyper simple.

Pensez aux vaches, les races de vaches que vous connaissez, qui viennent d'endroits très fertiles, où l'herbe est abondante et riche. Chez nous, c'est des endroits où on fait du beurre, où on fait de la crème, où on fait des fromages crémeux. Les cornes, elles sont toutes petites.

J'ai pas besoin de mobiliser beaucoup de force digestive pour transformer l'aliment. Et puis regardez les vaches qui vivent dans des endroits où elles mangent de la broussaille, où ce qui est ingéré comme aliment, ça demande un gros travail de dégradation. Plus vous allez dans cette direction, et plus les cornes sont volumineuses.

L'amplitude, le volume intérieur d'une corne, il est lié aux forces qui sont à mobiliser pour digérer. La corne, c'est une extension des sinus. Ça veut dire que tout ce qui arrive dans la zone des sinus, ça va jusque dans la corne.

Et là, Steiner nous dit que la corne, c'est un organe où on renvoie vers l'intérieur, on concentre, et tout ce qui arrive dans les cornes est renvoyé et vient imprégner ce qui se passe dans la digestion. Donc on le retrouve dans la fumure. Qu'est-ce qui se retrouve dans la corne ? Alors, mon animal, il a mangé de l'herbe.

J'ai le bol alimentaire qui est digéré, qui est ruminé. J'ai la salive qui est générée dans ce processus-là. J'ai les gaz qui sont issus de la digestion.

J'ai les forces qui sont libérées par la digestion. Les forces éthériques contenues dans les plantes, les forces astrales libérées par l'activité de l'animal, éthériques et astrales libérées par l'activité de l'animal. Les forces d'individualisation qui ne sont pas utilisées par l'animal, elles aussi sont dans ce jeu-là.

Et on retrouve tout ça dans la fumure. Cet aspect des forces, Steiner, il nous le décrit. Il décrit une vision directe.

Il nous dit, regardez, ça se passe comme ça. Il nous dit, si vous pouviez être à l'intérieur du ventre d'une vache pendant qu'elle digère, vous verriez ceci, cela, cela. Et pourquoi il nous dit que la vache, que l'animal est capable d'adapter au travers de sa fumure au paysage dans lequel il vit ? Il nous dit, l'animal, il peut amener par sa fumure des éléments qui compensent les déséquilibres du lieu dans lequel il vit.

Moi, quand je sors dehors, j'ai toujours des préoccupations. J'ai envie de boire un café, j'ai envie de discuter avec quelqu'un, je dois me réfléchir à tel truc. Mais une vache qui passe la plus ouvert sur ce dans quoi elle vit.

Et donc, elle est imprégnée complètement par les sons, les odeurs, les ambiances, l'air. Elle vit dans son milieu. Et au travers des sinus, elle a un organe d'olfaction qui est phénoménal.

Qu'est-ce qu'on fait nous avec les sinus ? La rétro-olfaction, l'agustation, en cave ou n'importe où. Dans les sinus, on a une perception extrêmement fine, plus fine que ce qu'on a par l'olfaction. Et la vache, elle a, si vous avez déjà vu des coupes de crânes de bovins, la vache elle a des sinus volumineux.

Et dans la corne, on a une extension de ça. Plus l'animal vieillit et plus l'os qui est dans la corne se creuse. S'il y en a qui veulent regarder ces choses-là à la pause, je vous sortirai des choses comme ça.

Sur une vache un peu moins vieille, sur une vache un peu plus vieille. J'en sortirai d'autres tout à l'heure. Et donc, toute cette inspiration de l'environnement va venir, là aussi, ces ambiances vont venir au travers de l'olfaction, puis des sinus, de la corne, être repoussées, renvoyées et imprégnées, ce qui se fait dans la digestion.

On va retrouver dans la bouse la mise en relation que l'animal fait avec son environnement. Dans la corne, j'ai à la fois la concentration de ce qui vient de l'intérieur de l'animal et de la rencontre de l'animal avec son environnement. Et on était en train de parler de chaos.

Dans la digestion, il se passe une chaotisation. Dans la digestion, tout ce qui est ingéré comme aliment s'est dégradé complètement. Vous mangez de la protéine à midi, vous n'avez plus de protéine telle que vous l'avez ingérée une fois que c'est digéré.

Vous avez transformé. Ce que vous gardez pour vous, vous l'avez transformé. Moi, une protéine ou n'importe quel aliment extérieur, si je ne l'ai pas complètement transformé, il faut que ça reparte.

Sinon, c'est pathogène. Donc, j'ai ici un phénomène de chaos. J'ai un phénomène de chaos dans la formation de la graine.

J'ai un phénomène de chaos dans la germination. J'ai un phénomène de chaos dans la digestion. Cela veut dire que ma bouse est aussi le résultat d'un endroit où l'influence des informations, des senteurs, des forces qui viennent de la périphérie ont pu venir se lier à la matière.

Et quand je fais un compost et que j'y mets mes six préparations, qu'est-ce que vous avez dans le compost de nouveau ? J'ai un phénomène de chaotisation puisque j'ai une première étape de dégradation de la substance puis une deuxième étape de recombinaison. J'ai aussi un chaos. J'ai aussi un moment où ça vient se mettre en lien avec l'environnement.

Quand vous dynamisez, vous avez également le chaos. On en a suffisamment parlé ce matin, mais ici j'ai le chaos. Pendant une heure, des enchaînements de chaos en dynamise en extérieur.

Toujours en dynamise en extérieur. Encore plus si on ne fait qu'une machine parce qu'on a besoin de compenser d'autres forces. Mais là, aussi j'ai des choses qui viennent de la périphérie.

Alors ma graine, elle va germer dans un environnement de sol, de climat, de contexte. De contexte parce que vous avez aménagé votre paysage, parce que vous avez géré votre organisme agricole pour que la diversité qui le constitue permette un état de santé au sein de la ferme. Et en plus de s'ouvrir à tout ça, ma graine, elle va aller chercher un petit peu plus loin dans ce que Steiner appelle l'archétype.

Et ça, c'est quelque chose qui se trouve très, très loin. Il nous parle là des étoiles lointaines. Parce qu'il ne faut pas oublier que tout ça se déroule dans un contexte.

Là, je vous parle des choses assez proches. Des choses assez proches, mais si on veut dresser ici un tableau suffisamment complet, il nous faut le soleil, il nous faut des étoiles, il nous faut des planètes. Et tout ça, c'est simplement l'environnement rythmique dans lequel on évolue.

Mais Steiner nous dit la plante, l'archétype de la plante se situe dans le monde des étoiles lointaines. Ça veut dire le point d'origine, ça veut dire le point d'identité. Et quand la plante passe par cette phase de germination, alors là, elle est capable de se relier à son archétype, d'aller rechercher, en se reliant, en retissant ce lien avec l'archétype, à un moment donné, de rafraîchir la mémoire qu'elle a d'elle-même, de retrouver son identité d'origine.

Et ça, c'est quelque chose qui nous est précieux si on veut essayer de trouver comment est-ce qu'on peut avancer avec la vigne. Alors maintenant, je vais avancer avec la vigne, mais je ne veux pas passer par la graine. Mais par contre, je voudrais bien avoir ça.

Ça, cette phase de chaotisation de la graine, à mon avis, si je veux emmener une plante d'un moment à un autre moment dans le futur, en la faisant évoluer, j'ai besoin de ça. Alors je la trouve où, la graine ? On a une petite idée très précieuse qui est proposée par Steiner. Quand vous avez un arbre, vous avez, avec le tronc et avec les branches, quelque chose de la nature d'un sol surélevé.

Ça vous dit quelque chose ? Et puis, ce qui fait la jonction entre mes pouces annuels et puis ce qui se passe dans les racines, c'est ce qu'on appelle le cambium. Le cambium, il nous dit, c'est un petit peu comme une bouillie de racines. Comme si toutes les plantes qui poussent sur une branche mélangeaient leurs racines.

Ah, intéressant. Mais alors, que dit la science, notre belle science moderne de tout ça ? On a un botaniste qui s'appelle Francis Hallé, et c'est un observateur extraordinaire des forêts. Et Francis Hallé, il y a une quinzaine d'années, il disait, peut-être qu'on peut considérer une branche comme une colonie de plantes annuelles.

Mais il disait, attention, c'est qu'une hypothèse, on ne peut pas affirmer ça. Mais lui, il avait observé, dans des grands arbres, dans les forêts tropicales, dans les forêts primaires en fait, il avait observé qu'entre un rameau ici, un là et un là, on pouvait avoir des variations génétiques. Alors il a commencé à se dire, peut-être que c'est différentes plantes en fait.

Mais comment pousse votre arbre ? Mon arbre, il ne pousse pas par ici. Mon arbre, il pousse comme ça. La photosynthèse des feuilles constitue de la substance, et cette substance se dépose progressivement dans le tronc de l'arbre et puis dans le sol, par tout ce qui est exudé vers le sol.

En fait, une plante, ça densifie le cosmos. Une plante, ça densifie l'impalpable. La chaleur, la lumière, les rythmes du soleil, les rythmes qui nous environnent, et puis le carbone, et puis l'azote, l'oxygène, l'hydrogène.

Vous avez avec une plante un être qui est capable de fabriquer de la substance à partir de l'impalpable. C'est un truc magnifique. Et puis maintenant, Francis Salé, il parle de la même chose, mais il dit maintenant, ah ouais ouais, en fait, une branche, c'est une colonie.

L'arbre est un être coloniaire. Super évolution. Alors si mon arbre est une colonie, ça veut dire que les différents rameaux que j'ai sur une branche, ou si on parle d'une vigne, les différents sarments, si on les considère comme des pousses annuelles, avec leurs racines dans le cambium.

Dans ce cas, qu'est-ce que c'est le bourgeon ? C'est pas une graine, mais c'est pas loin d'être la graine. En tout cas, on va dans cette tendance-là. Une graine, la plante dans une graine, elle met juste assez d'idées pour reproduire une plante à l'identique.

Vous avez remarqué qu'un pissenlit, ça donne pas une laitue. Et elle met juste assez de nutriments pour que ça démarre. Et quand ça germe ici là, j'ai d'abord une petite racine qui sort, et ensuite un petit germe.

Et y'a juste assez d'amidon dans un grain de blé pour qu'il soit autonome le temps de pouvoir se nourrir par lui-même. Avec un bourgeon, j'ai pas parce qu'avec un bourgeon, je reste relié à la plante mère. Donc c'est elle qui va assurer la nutrition.

Et du coup, elle assure aussi la stabilité. Ma génétique reste la même, même si je peux avoir des petites évolutions. Alors maintenant, si je veux mettre tout ça ensemble, on peut aller chercher un autre petit truc chez Steiner.

Quelqu'un lui pose la question pour les pommes de terre. Je vous ai dit qu'on parle de dégénérescence de la pomme de terre dans la littérature, en français en tout cas, en 1805. Quelqu'un va voir Steiner dans les discussions qui sont rapportées, qu'il y a eu avec des agriculteurs, et lui dit, mais voilà, qu'est-ce qu'on peut faire pour la pomme de terre ? Il dit, bah, prenez un œil.

Si vous prenez votre pomme de terre là, vous allez prendre juste un bourgeon, vous prenez un couteau pointu, puis vous faites juste un truc comme ça. Et vous allez planter ça. Et vous faites un semi-deuil.

Et il dit, faites comme ça, puis vous verrez, avec plusieurs générations, ça devrait faire quelque chose d'intéressant. Lily Colisco, dont on a parlé tout à l'heure, elle essaye. Vous trouvez dans le livre de Colisco, c'est pas très long, ça prend deux pages, mais il y a deux pages dans lesquelles elle donne les résultats de ses essais avec les semi-deuils.

Cemi-deuil, comparé à du semi de pomme de terre, elle montre que la première génération issue d'un semi-deuil en termes de rendement, c'est nul. Par contre, elle prend quand même des yeux sur cette première génération qu'elle ressème, et alors là, elle a des rendements extraordinaires, et un état de santé qu'elle n'a pas dans les autres plans. Donc cette idée du semi-deuil elle a peut-être un truc très intéressant.

En gros, pour en arriver au fait, on s'est dit, on peut essayer dans ce cas-là de prendre uniquement l'œil de vigne, de lui garder le moins possible de bois, pour qu'il y ait juste assez de nutrition pour qu'il démarre, mais que le plus vite possible, il rentre dans une phase d'autonomie. La question qui se pose à ce moment-là c'est, est-ce que si je fais mon semi de bourgeon, ça veut dire en gros, on prend un morceau de sarment avec un œil, on enlève ça, on garde quelque chose de tout petit. Est-ce que si je mets ça en condition de germer, est-ce que j'ai mon chaos qui se produit ou pas là ? On n'en sait rien, on tente le coup.

Est-ce que si j'arrive à faire subir ça à la plante, je vais pouvoir avoir ce lien à l'archétype ? En fait c'est seulement ça qui m'intéresse moi. C'est pas vrai, c'est pas seulement ça. Je veux aussi faire une nouvelle plante dans le contexte où elle va vivre.

Je veux la faire dans le contexte d'un sol qui est en biodynamie. Mais un sol en biodynamie avec les résultats que je vous ai montrés ce matin. Pas une biodynamie de rigolo, une biodynamie où on voit du résultat.

Donc je veux travailler sur une plante qui elle-même connaît la biodynamie, si possible, qui a encore une relation à la génétique diversifiée, c'est-à-dire pas un truc qui a été trop abîmé au fil du temps. Mais c'est une démarche, la démarche dont je vais vous parler maintenant, qui est une démarche qu'on propose pour les vignerons à faire sur les domaines. Et qui n'est pas à déléguer un pépiniériste.

On a des pépiniéristes qui sont venus nous voir et qu'on dit « Ah mais c'est super votre truc là, on veut bien essayer ». On leur a dit « Ok, si vous essayez, c'est uniquement pour faire avancer le processus, pour faire avancer la connaissance. Par contre, jamais un vigneron viendra vous acheter un plant issu de ça. C'est fait pour se faire dans un organisme agricole.

Ou au moins dans un organisme viticole. Alors, on veut un sol qui soit contaminé, il faut qu'il y ait un peu de mildiou là-dedans, il faut qu'il y ait un peu de... On a fait de l'élevage de phylloxéra pour être sûr qu'il y en avait là où on faisait pousser nos plants. Donc quand vous avez des vignerons qui viennent vous voir et que vous leur dites « Je te fais visiter mon élevage de phylloxéra », il y a une espèce de peur qui s'installe.

Il y a une envie de se laver les mains, les pieds, tout. Parce que, ce qui m'intéresse là, c'est que ce chaos, s'il permet à la graine de se mettre en relation avec son environnement, c'est là qu'on peut provoquer, en tout cas c'est ce qu'on espère, des mutations somatiques positives. C'est-à-dire le moment où la plante est capable de développer une adaptation à ce qui est là en face d'elle.

Donc j'ai besoin que mes pathogènes connus soient présents. Après, on sait aussi que ça ne se passe pas en une seule fois. Que si on doit arriver à quelque chose avec ça, il faudra que ce soit répété sur plusieurs générations.

Donc une vigne qui donne... Enfin, une vigne qui sort, qui est issue d'un smideuil de première génération, il faut qu'on fasse une deuxième génération à partir de ce smideuil, de ce nouveau smideuil encore une génération, et là on ne sait pas pendant combien de temps il va falloir aller. Donc, voilà, vous avez l'idée. Maintenant on peut commencer la conférence.

Non mais vous avez l'idée en gros, et c'est un travail... La réflexion sur ce travail là, elle a commencé en 2000, avec des vignerons, avec des gens issus du monde de la biodynamie, et ce qui avait provoqué ce démarrage, c'était le problème de la flavescence dorée. Parce que là, les vignerons se sont sentis vraiment coincés. Qu'est-ce qu'on fait, en fait, avec ce type de maladie ? Les réponses qu'on a proposées pour la flavescence dorée ne sont pas du tout satisfaisantes, ni sur comment ça répond à la maladie, ni sur comment on comprend la maladie, ni comment on comprend sa transmission.

Il n'y avait rien de cohérent. Donc là, ils se sont dit, ok, en fait, ça c'est la dégénérescence qui devient trop importante, et c'est là qu'il faut qu'on trouve, qu'on mène une réflexion sur la qualité de la plante elle-même, la santé de la plante elle-même. Et puis, nous, chez nous, alors il y a des vignerons qu'on fait des petits essais de semi-deuil, et chez nous, on a commencé à faire des essais sérieux à partir de 2012.

Et le but du jeu, c'était d'arriver simplement à un protocole, à un mode opératoire, que les vignerons puissent mettre en œuvre chez eux. Je fais une petite parenthèse. Parce que là, je suis parti directement sur le semi-deuil, mais si on veut déjà essayer de voir ce qu'on peut faire sans aller dans une piste aussi aléatoire que le semi-deuil, pour travailler avec des plans sur lesquels on puisse essayer de favoriser une immunité, c'est pareil, immunité dans le monde du végétal, il y a quelques années, les chercheurs nous disaient, on ne peut pas utiliser ce terme-là.

Et là, vous commencez à avoir des publications qui parlent d'immunité végétale. J'adore voir les évolutions de la science, et surtout les évolutions du vocabulaire. Il faut réapprendre à faire des sélections massales, il faut réapprendre à sélectionner des plans au fil du temps.

La plupart des gens qui me parlent de sélections massales aujourd'hui les font sur deux ou trois ans. Mais ça ne marche pas. Il faut le temps.

On ne peut pas, je pense que faire de l'agriculture et être pressé, je ne suis pas sûr que ça marche bien ensemble en fait. Si on veut continuer à greffer, il faut travailler sur la qualité de la greffe. Et là, ça pose la question des greffes en place.

Les tea buds, les tea buds par exemple. On peut imaginer des conditions de pépinière qui soient correctes. On a de plus en plus des vignerons qui se lancent dans la pépinière privée, faire eux-mêmes.

Et ça leur permet de choisir un petit peu les critères, en particulier sur comment on fertilise, est-ce qu'on gère les traitements, comment on utilise les préparations biodynamiques, etc. Et relocaliser là-dedans, je pense que c'est un élément fondamental. Donc, on peut rester à des étapes qui sont adaptables au fonctionnement actuel, juste en regardant ces aspects-là.

Et le SMIDEUIL, pour moi, c'est une manière d'aller plus loin. C'est-à-dire, le SMIDEUIL, je ne fais pas qu'améliorer les conditions du moment, j'essaye de régénérer réellement. Alors, il y a une idée qui est celle du contexte.

Travailler dans le contexte, c'est pour ça que je vous disais, ça ne peut pas être un travail délégué à des pépiniéristes. Et le contexte, ça veut dire, je veux profiter de ça, je veux profiter de mon animal qui digère dans un environnement et qui adapte une fumure à un environnement. Je veux profiter du choix des fumiers qui vont constituer mon compost.

Parce que vous savez que selon les qualités de fumure des différents types d'animaux, vous allez pouvoir orienter l'évolution de vos sols. Ça, c'est des choses qui sont observables. Ça demande un peu plus de temps que le travail avec les préparations.

Mais on voit des sols qu'on modifie par le choix judicieux des composts. Est-ce qu'on arrive à se passer de la partie américaine du plan ? Ça, je ne développe pas ça, mais il y a entre les indications de Steiner à l'origine. C'est malheureusement qu'en français, mais mon père avait écrit tout un article sur les plantes américaines.

Qu'est-ce qu'il se passe quand on amène des plantes du continent américain ? Qu'est-ce qu'il se passe quand on amène des animaux du continent américain ? Qu'est-ce qu'il se passe quand on prend des animaux européens, qu'on les sélectionne en Amérique, qu'on les ramène ? Vous savez que la vache frisonne, elle a donné la pilule Stein. La vache frisonne était une vache laitière normale, sympathique, robuste. On l'a emmenée en Amérique du Nord.

On l'a sélectionnée quelques décennies là-bas. Elle est revenue comme une usine à lait. Donc, qu'est-ce que vous faites quand vous mettez des vignes, des vitices viniférares, des vignes européennes sur des portographes américains ? Le portographe américain, il a une puissance phénoménale.

Il est capable de prendre de l'eau, de prendre des nutriments. C'est un sportif de haut niveau. Et à côté, moi, je lui mets une plante qui n'a pas du tout les mêmes capacités.

Vous imaginez que moi, là, vous me greffiez des jambes de sportif ? Mais je n'ai pas le système cardiaque ni le système pulmonaire qui vont avec. Donc en trois enjambées, je peux traverser la vallée, mais je suis épuisé avant. Et nous, nos vignes, elles ont ça.

Alors, est-ce qu'on peut se passer de la greffe ? C'est là qu'on ne peut pas se contenter de ce qu'il y avait sur la diapo d'avant. C'est là que si on veut se passer de la greffe, il faut revenir à une régénération. Les pratiques biodynamiques, pour moi, c'est une évidence.

Je pense que je n'ai pas besoin de vous expliquer pourquoi. Alors, ce qu'on peut faire dans ces cas-là, je pense avoir posé à peu près les éléments de contexte. On peut rajouter un élément.

Steiner, dans la première conférence du cours, il dit pour les plantes qui font de l'écorce. Ça, c'est les termes qu'il utilise pour dire les plantes pérennes. Il dit que celles-là, si on veut agir dessus, c'est les rythmes des planètes lointaines qui peuvent être utilisés.

Si je le traduis dans une manière légèrement provoquante, ça veut dire que la vigne se fiche des rythmes lunaires. Elle n'est pas concernée. Ça va beaucoup trop vite pour elle.

Ça, c'est ma manière d'interpréter. Mais si on essaie de creuser un petit peu, on se dit, ah ouais, Mars, Jupiter et Saturne, quels seraient les rythmes intéressants pour régénérer la vigne ? Qu'est-ce qu'on peut mobiliser dans ces mouvements rythmiques qui nous aident ? Nous, on s'est dit que c'est les mouvements ascendants. On a essayé de trouver les moments où ces trois planètes sont ascendantes.

Je peux juste, pour le clin d'œil, mettre cette image de ces planètes lointaines. Et donc, les moments où ces trois planètes sont ascendantes, on s'est dit mais là, c'est peut-être le moment où il faut donner l'impulsion de départ de la régénération. Alors, on a fait un cumul pour voir quels sont les moments et on a eu des moments… Vous voyez les dates, là ? Il ne reste pas grand-chose.

Vous avez jusqu'au 5 septembre 2024, si vous voulez faire quelque chose. C'est compliqué parce qu'il fallait déjà sélectionner des bois avant. Il fallait les prélever.

À mon avis, ça vaut le coup de prendre des bois sur les vignes qu'on estime intéressantes et puis de les mettre en terre directement pour les faire raciner. En fait, vous générez un front de pied et c'est sur ce front de pied qu'on va prendre les bourgeons. On a simplement fait des essais de ce mi-d'œil.

Il faut que je vous montre. Quand je parle de ce mi-d'œil, voilà. Ça, c'est l'élément qu'on met en terre, là-haut, début de la pousse et une première idée de ce qui va se développer comme système racinaire.

Et ce bourgeon-là, s'il vient déjà d'un front de pied, nous, on s'est rendu compte qu'il faisait beaucoup plus de racines que quand on prenait ce bourgeon-là sur un pied greffé. Est-ce qu'à force d'être greffé génération après génération, est-ce que la vigne, elle perd le savoir raciné ? Je n'ai pas de réponse. J'ai des questions.

En fait, comme dans tout ce qui est passionnant dans la vie, plus vous avancez dans un truc comme ça, plus vous avez de questions. On a fait un essai aussi comme ça pour regarder qu'est-ce qui se passe au niveau racinaire entre de la bouture à trois yeux et des boutures d'œil. Bouture à trois yeux, bouture d'œil, c'est fait en même temps.

Vous avez vu la différence de racinaire ? Alors là, ça donne envie de continuer. On a vu qu'on avait des racinaires copieux, rapides. Alors, si on veut faire un petit panorama rapide de la pratique, j'espère ne rien avoir oublié dans les éléments de contexte importants.

On a vu pas mal de petites choses. Déjà, le semi-d'œil, on ne l'a pas inventé. Il existe dans la littérature arboricole depuis bien longtemps.

Ici, vous voyez, c'est dessiné dans un livre, un atlas d'arboriculture fruitière qui date de 1964, mais on l'a trouvé dans d'autres livres plus anciens. Puis dans certains livres, on nous dit, si vous voulez régénérer la vigne, il faudra passer par le semi-d'œil. Donc, il y en a d'autres qui avaient eu l'idée avant.

On n'est pas des inventeurs. La réalisation des boutures, ça, je peux vous montrer quelques images. Alors, on a essayé plein de choses.

Tout ce que je vous montre là, c'est les tentatives qu'on a faites pour arriver à quelque chose qui fonctionne. Alors, on voulait le moins possible de bois, mais quand on est ici, il n'y en a pas assez. Là, c'est trop, on ne veut pas.

Et on est arrivé finalement, voilà, je pense que l'image parle, le moins possible, mais juste assez pour que ça démarre. Après, moi, je vous ai dit ce matin, quand on plante une vigne, on est content de lui mettre un badigeon, on est content de la mettre directement dans un environnement très, très proche, directement contre la racine, avec de la bouse de vache, avec de l'argile, avec de la 500P. Donc là, on fait un petit pralinage, pareil, et puis on plante.

Et là, il faut rassembler les éléments pour que ça pousse. Alors, ce n'est pas simple, parce que là, c'est très, très fragile. Quelle terre ? En général, si je veux faire ça de manière facile, je prends des terreaux avec de la tourbe, qui ont une bonne rétention en eau.

Enfin, on choisit des trucs tout fait. Là, nous, on s'est dit, alors, on veut de la terre de l'endroit où ça va pousser, qu'il soit bien en présence des maladies de la vigne. On veut de la fumure locale, mais pas trop de fumure.

Si je booste trop sur la jeunesse d'une plante, je vais la fragiliser. Donc, un peu de fumure pour avoir le local et de l'animal, du coup, mais pas trop. Un peu de sable, voir les essais de Colisco sur des plantes qui poussent avec ou sans sable.

Voilà, tout un tas de choses et on est arrivé à une manière de préparer notre terreau. Et puis après, il faut faire pousser tout ça. Alors, il ne faut pas que ça sèche, il ne faut pas que ça ait trop chaud, il ne faut pas que ça soit trop humide.

Donc, on a cherché des méthodes d'arrosage, des méthodes qui permettent d'entretenir l'humidité suffisamment. Et petit à petit, on est arrivé à avoir des choses qui marchaient bien. On a fait des essais aussi pour voir.

Vous savez, dans les sélectionneurs de semences en biodynamie, peut-être qu'il y en a parmi vous qui connaissent le seigle Schmidt. Schmidt, Péréfils, c'étaient des sélectionneurs et ils ont trouvé plein de trucs intéressants. Par exemple, que dans un épi, si je prends des graines de la base de l'épi, des graines du milieu ou des graines du haut de l'épi, je n'ai pas les mêmes qualités.

Les graines de la base de l'épi, elles vont me donner plutôt des plantes qui sont vigoureuses et productives, mais fragiles. Les graines du haut de l'épi, elles sont bien moins fragiles, mais par contre, c'est plus maigre. Alors nous, on s'est dit, est-ce qu'on a la même logique dans un sarment ? Il faut essayer.

Bon, on essaye. Alors, on plante des yeux comme ça, depuis le bas du sarment jusqu'en haut. On n'a pas trouvé de conclusion.

Peut-être qu'il faut continuer là-dedans. Après, on a eu le problème que ces racines, quand elles commencent à pousser, très vite ça prend de la place. Et donc, on est parti sur des pots, ce qu'on appelle des pots forestiers.

Pratiques, parce qu'il y a suffisamment de, un peu plus de profondeur, ça s'ouvre, et du coup, on arrive à replanter de manière assez facile. Et puis après, on va planter ces vignes, on se fait une petite pépinière, et bien sûr, ces vignes ne reçoivent aucun traitement. Rien d'autre que les préparations biodynamiques.

Jamais de cuivre, jamais de soufre. Ça, c'est en fin de saison 2016, c'est pas très joli, mais par contre, toutes les vignes adultes qu'il y avait dans les environs, elles n'ont plus une seule feuille. Et là, il y en a. Alors, c'est quand même, on ne dirait pas en le voyant comme ça, mais en fait, ça, c'est une photo encourageante.

Parce que malgré une saison difficile, un peu, j'ai gardé du feuillage, j'ai continué à fonctionner. Après, il y a des plants issus de ces vignes-là qui ont été mis dans des parcelles de vignes, et puis, ils ont continué à pousser. Donc ça, c'est les smidieux du mois de juin 2015, et puis, ça, c'est en septembre 2023.

Ils sont là, dans une parcelle, et ils donnent du raisin. Alors, voilà, on a des jolis baies, on est sur des chardonnays, et si vous avez déjà goûté des vins issus de francs-de-pieds, si vous avez déjà constaté l'intensité, la puissance des caractéristiques du cépage et du goût, on a la même chose là-dedans. C'était une grande inquiétude.

La première inquiétude, c'était, est-ce que ça va donner des fruits, et est-ce que ça va être fidèle au cépage d'origine ? Donc, ça donne des fruits, c'est fidèle au cépage d'origine, et avec cette intensité, avec cette grande satisfaction. Et là, on n'est que sur des premières générations, première ou deuxième génération selon. Donc, il y a encore plein de boulot à faire pour la suite.

On ne sait pas aujourd'hui si la réponse par rapport à la robustesse, elle va être là. Ça, il faut du temps. Mais déjà, ça fait des fruits.

Alors voilà, je peux vous montrer un petit peu rapidement quelques images. Ça, c'était la comparaison entre des smideuils issus de plants greffés et des smideuils issus de plants non greffés. Ah, les racines, c'est pas pareil.

Alors, un petit élément supplémentaire qui est important, si vous voulez faire ça, parce qu'en fait, le but du jeu, c'était d'arriver à un protocole, maintenant on l'a. C'est-à-dire que nous, on est arrivé sur des quantités qui sont entre 400 et 500 smideuils avec 80 à 85% de réussite chaque année. À partir de là, on s'est dit, c'est bon, le protocole, il est bon, il est pour vous, à vous de continuer le boulot, nous, on arrête.

Une chose importante, c'est si vous faites ce travail-là sous serre, vous facilitez la vie parce que vous créez les conditions que vous voulez. Mais si vous travaillez sous serre, vous n'avez pas la possibilité pour la plante d'avoir des mutations somatiques positives. Ça, c'est la NASA qui a travaillé là-dessus.

Ils ont vu que si on emmenait des plantes sur la Lune ou dans des navettes spatiales, en fait, elles ne pouvaient pas muter, elles ne pouvaient pas évoluer parce qu'elles ne sont pas soumises aux UV. Ça veut dire que ce processus-là, il doit se faire en extérieur. Est-ce qu'on peut se dire qu'on le fait une fois de temps en temps en extérieur, une fois de temps en temps en intérieur ? Parce qu'on a des copains qui ont travaillé là-dessus en sous serre et ils vont beaucoup plus vite que nous.

Moi, au bout d'un an, les bois sont à peu près comme ça, en tout cas pas plus. Mais quand je suis sous serre, j'ai des bois qui peuvent être comme ça. Ça, c'est intéressant parce que ma deuxième génération, je peux la faire tout de suite.

Est-ce qu'on peut cumuler les deux ? Ça, c'est encore des choses à explorer. Les moments de prélèvement, il y a plein de détails. On n'a pas besoin d'en parler maintenant.

Mais si le sujet vous intéresse, il faut trouver quelqu'un qui traduise. On en a fait un livre, Régénération des plantes pérennes, le cas de la vigne, problématiques et pistes de travail. Et donc là-dedans, il y a tous les éléments de départ qui nous ont amenés à former ces hypothèses.

Et puis après, il y a tous les éléments pratiques. Donc voilà. Si quelqu'un a envie de le traduire, bienvenue.

Je peux vous montrer encore. Alors, on peut se faire un petit tour, vite fait, dans une saison. On prépare nos smideuils, on fait notre pralin, on plante.

Et puis, on a trouvé que pour que ça pousse bien, pour que nous, on ait un peu de confort, et eux surtout, on a enterré nos smideuils. Ils sèchent moins dans la période d'été. Et puis en dessous, de là où il y a les bacs, là où vous voyez ces bacs-là, en dessous, il y a une grosse épaisseur de sable.

Parce que quoi que vous fassiez, entre le semis qui se fait au moment où la végétation démarre, en fait, on est courant avril en général, plutôt tard, plutôt fin avril. Entre ce moment-là et puis juillet où on va les transplanter, les racines, elles sont comme ça. Et du coup, on fait beaucoup de dégâts au niveau des racines.

Et ça, je pense que c'est une catastrophe. Donc mettre beaucoup de sable en dessous, ça permet de récupérer les racines en les abîmant un petit peu moins. Voilà, système d'arrosage automatique pour éviter la problématique commune de l'erreur humaine.

Ça pousse. Et puis, on va les transplanter. On va les mettre en pleine terre.

Donc là, vous voyez, le 29 juillet, préparation du repiquage. On prépare de l'ombre. Il ne faut pas que ça brûle au soleil.

C'est tout fragile. Et voilà un petit peu ce qu'on observe au niveau des racines. Donc, on était sur des choses qui ont été plantées en début de saison.

Je n'ai pas retenu la date. C'est le 26 mai qu'on a fait les semis cette année-là. Donc le 26 mai, entre le 26 mai et puis le 29 juillet, le 4 août, pardon, ici, vous voyez quand même le type de racines qui se sont développées.

C'est assez prometteur parce que vous avez vraiment un bon développement racinaire. Alors, 4 août 2020, c'est pour montrer comment on fait la transplantation. Ça va vous donner un petit peu des images complémentaires à ce que je viens de vous raconter.

Le but, c'est de faire des choses faciles à faire. On fait donc la plantation à la masse. Ah, à la masse, c'était une blague.

C'est pas grave, c'était une blague. Avec un petit arrosage par goutte à goutte qui nous permet d'avoir un entretien de l'humidité facile à gérer. Donc en fait, quand on est arrivé à ce stade-là, eh bien, on estime que tous les vignerons qui ont envie de le faire, ils peuvent.

Les manières de faire sont assez précises et assez simples pour que ce soit faisable sur les domaines. Sur ce site internet, il y a toute la documentation. Il y a le livre d'ailleurs qui est accessible et il y a toute la documentation qui permet de nourrir et la réflexion et la pratique au niveau de ce sujet-là.

Voilà, si ça vous intéresse, tout est dispo. Ah, c'est tout en français par contre. Voilà, sur le site internet, ça ressemble à ça.

Alors, ce qu'on peut dire par rapport à tout ça, donc je reprends ce que je vous disais au début, tout ça, c'est des hypothèses de travail, c'est des expérimentations qui sont en cours. On ne sait pas si ça va marcher ou pas. Je pense que si on veut faire ça sur les domaines, ça demande quand même beaucoup de soin.

Nous, on a essayé de simplifier le travail, mais le soin, je ne pense pas que les personnes actives sur un domaine puissent l'avoir. Regardez comment étaient structurées les fermes dans un passé pas si lointain. Quel est le rôle des anciens ? La génération d'avant, quand elle a passé le relais du travail du quotidien, elle s'occupe du tri des semences, de la domestication des jeunes animaux, elle s'occupe de la greffe.

En fait, tout ce qui, dans la vie d'un domaine agricole, nous emmène vers la génération d'après, nous emmène vers l'avenir, c'est la génération des anciens qui s'en occupe. Je ne sais pas comment va évoluer notre société. Je crois que les questions sont nombreuses à ce sujet-là.

Le rapprochement des générations, peut-être qu'il a une place dans l'avenir. Et en tout cas, je pense que cet aspect-là, si on veut qu'il soit fait avec un soin, avec un suivi suffisant, c'est la génération des anciens, c'est la génération des retraités qui peut prendre la charge de ces choses-là. Et à partir de là, peut-être qu'on peut imaginer planter un jour des vignes qui seront issues d'une régénération locale, autonome.

L'indépendance retrouvée du vigneron par rapport à son plan de vigne. Comme toute expérimentation, on ne sait pas où ça nous mène. On a un homme qui nous a dit une toute petite phrase extraordinaire.

Il a eu toute une vie extraordinaire. Lui, c'est Nelson Mandela. Il a dit, mais moi, je ne perds jamais.

Soit je gagne, soit j'apprends. Et je pense que les cheminements d'essai comme ça, ils mènent aussi à ça. Est-ce qu'on arrive au but qu'on espérait au début ? On n'en sait rien.

En tout cas, aujourd'hui, on n'en sait rien. Par contre, ça a été passionnant. Ça a fédéré beaucoup de gens.

Il y a beaucoup de gens dans plein de régions différentes qui se sont amusés ensemble, qui se sont excités sur la même idée. J'entends ici et là, encore ce matin, quelqu'un est venu me dire, mais moi, j'ai essayé ça quand j'en ai entendu parler. Il y a pas mal d'endroits où ça se fait.

À un moment donné, on a eu un réseau assez actif. Il y avait à peu près 110 vignerons qui suivaient quelques échanges sur Internet. Puis après, ça s'est un peu retombé.

Peut-être qu'un jour, ça reviendra. Je me dis aujourd'hui, on a pu avec nous les moments cosmiques dont je vous ai parlé au début. Enfin, dont je vous ai parlé tout à l'heure.

Les phénomènes de planètes ascendantes, c'est des moments qui vont devenir trop rares. Pendant les dernières années, on a essayé d'activer les choses pour profiter de ces moments-là parce qu'il y en avait pas mal dans les années qui sont passées. Mais c'était l'hypothèse que ça valait le coup.

On peut aussi travailler avec l'hypothèse que ça, tant pis. Si la chance est passée, il y a d'autres choses qui jouent quand même. Est-ce que ça va finir par se lancer ? Est-ce qu'on va avoir ici et là des résultats assez encourageants pour stimuler la mise en place de nouveaux essais ? Ça reste désespoir aujourd'hui et on verra bien où ça va nous mener.

Voilà ce que je pouvais vous dire par rapport à ce sujet-là. On a encore un peu de temps si vous voulez qu'on discute. Mais en attendant, merci d'avoir écouté.

Nous avons la possibilité de vous poser plusieurs questions. Est-ce qu'on pourrait travailler avec cette forme de régénération pour la méthode de la greffe verte ? Pour moi, dans le meilleur des cas, on arrive à un plan régénéré qui peut pousser en frein de pied sans greffe. Ça c'est mon espoir.

Si on arrive à ça, on oublie la greffe. Si c'est pas suffisant, si ça va pas assez loin, ou si ça va pas assez vite, est-ce qu'on peut utiliser des plans de ce type-là pour faire un porte-greffe et greffer dessus des cépages qu'on connaît ? Pourquoi pas ? Et si on doit greffer comme ça, on a tout intérêt à le faire en T-bud ou en Chip-bud. On pourrait aussi imaginer autre chose.

On peut imaginer faire du smith-pépin qu'on utilise comme porte-greffe. Pourquoi pas ? Parce qu'avec le smith-pépin, on ira peut-être plus vite pour obtenir des résistances. Donc ça, ça fait partie effectivement des hypothèses ouvertes et des choses qu'on peut s'amuser à, qu'on peut tenter, ouais.

Oui, j'ai encore une question, comparée au travail du T-bud, si vous faites le smith-pépin, le matériel génétique de la plante mère est encore là, donc on peut voir, le chardonnay reste un chardonnay, mais il a ses propres racines, c'est ça ? Tant qu'on garde les porte-greffes actuelles, on reste sur des porte-greffes américains. Donc tout le problème de l'américanisation reste présent. Deuxième chose, tant qu'on garde les porte-greffes américaines, on reste sur une pauvreté génétique extraordinaire.

Le nombre de porte-greffes qui sont réellement utilisés en Europe est inférieur à 12 aujourd'hui. Je ne sais pas si on cherche les vraiment plus utilisés, on doit être à 4-5, 5-6. Donc l'érosion de la diversité génétique, c'est une catastrophe.

Et ça pour moi, l'idée c'est sortir de là, revenir vers rediversifier la génétique. Je peux rajouter un tout petit truc. Quand on cherche des variétés de semences anciennes, les réseaux de semences paysannes, ils cherchent à retrouver les variétés anciennes et à les sauvegarder.

On ne cherche pas à les sauvegarder pour les reproduire à l'identique. On cherche à les sauvegarder parce que ça va permettre de faire évoluer des plantes qui ont été moins abîmées par la sélection des dernières décennies. Et ça également, dans le choix des plants qu'on va utiliser, il faut regarder ça.

Qu'est-ce qui a été moins abîmé dans les dernières décennies ? Qu'est-ce qu'on a envie d'utiliser pour faire ces évolutions ? Et les porte-greffes, par rapport à ça, ne me paraissent pas intéressants. Donc si on y arrive, j'aimerais bien qu'on s'en passe. Je crois que c'est très important, parce que c'est pour tout type de sélection.

C'est souvent, il y a une tendance qu'on laisse de l'avenir à des vieilles sortes. C'est pas ça ce qu'on veut. Je suis en contemporaire avec les sélecteurs et les capitalistes d'une dynamique.

Je souligne encore une fois qu'on veut avoir une base pour développer le futur. C'est très important, il ne s'agit pas de maintenir quelque chose d'ancien, sinon d'avancer vers le futur. C'est juste pour commenter, pour dire la même chose.

Il y a des erreurs qui ont été faites au cours des dernières années, mais il voulait juste souligner le fait, parce qu'assez souvent on ne comprend pas, on essaye de revenir en arrière. C'est ce que beaucoup de gens croient, c'est ce qu'il voulait rajouter. Merci.

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris. Quand je plante quelque chose et j'achète quelque chose chez les pépinéristes, et après je prends la graine et je sème la graine directement, ça ne fonctionne pas. Ça ne fonctionnerait pas parce que la graine porte les gènes de la plante mère, et la graine est traumatisée, tout aussi que la plante mère.

Est-ce que c'est ça le problème avec la graine ? Non, le problème c'est que dans la manière dont la vigne se reproduit, si on sème une graine, si je prends un cépage et que je sème une graine, en tout cas c'est ce qu'on apprend, on ne sait pas si c'est vrai, mais c'est qu'on a une chance sur dix mille de retrouver le type d'origine. Je ne suis pas sûr que ce soit une indication fiable, le 1 sur 10 000. Ce dont je suis sûr, c'est que quand on fait des smiths pépins, on a beaucoup d'incertitudes sur le type de la plante qu'on va avoir, sur le fait qu'elle va ou non donner des fruits, et à quoi ils vont ressembler.

Et pour moi ça, ça nous fait avancer dans trop d'incertitudes pour se dire que c'est une piste pour un travail pratique. Nous en fait, le smith pépin, c'est quelque chose qu'on a décidé de ne pas explorer. Il y a d'autres gens qui le font, alors on n'est pas obligés de tous faire la même chose.

Par contre, si on veut faire, comme tu disais, un travail pour générer des porte-greffes, là on n'a pas la problématique du fruit, on n'a pas la problématique du type, etc. Ça peut être d'autres pistes. Eh bien, à vous de jouer, si ça vous intéresse, on vous donne toute l'info.

vorige Folge ◁     

Glossar

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

A


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

B


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

C


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

D


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

E


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

F


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

G


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

H


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

I


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

J


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

K


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

L


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

M


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

N


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

O


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

P


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

Q


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

R


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

S


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

T


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

U


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

V


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

W


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

X


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

Y


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

Z


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | 0-9

0-9

Folge 1 - 2 - 3

| zurück zu Vincent Masson |