Biologisch-dynamische Präparate - Teil 1 von Vincent Masson, 28. Februar 2024

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Vincent Masson à la conférance au Bildungshaus Kloster Str. Ulrich en allemagne hier klicken um zum Video zu gelangen

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Biologisch-dynamische Präparate - Teil 1 von Vincent Masson, 28. Februar 2024

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Bienvenue 0:00:02

Bonjour ! Combien de personnes comprennent le français ? Un petit peu. Donc s'il faut que je parle fort, il faut me le dire.

Je suis ravi d'être ici. Il y a effectivement un petit peu d'émotion à suivre les pas de mon père. Ce n'est pas la première fois que je le suis, mais c'est toujours avec plaisir. J'ai eu la chance de pouvoir travailler avec lui pendant pas mal d'années et de continuer ce qu'il avait commencé.

Le but aujourd'hui, c'est de vous présenter un petit peu où on en est de la manière de travailler avec les préparations. Chez nous, en particulier, ce qu'on fait, c'est l'élaboration des préparations. Donc on fabrique beaucoup de préparations. Hier, la question m'a été posée de combien de cornes on enterre et j'ai répondu juste suffisamment. On a beaucoup de mal à compter les cornes année après année. Mais puisque les gens aiment avoir une idée quantitative en général, on peut dire qu'on enterre entre 7 et 8 tonnes de bousses de vaches tous les automnes dans des cornes.

L'élaboration des préparations, chez nous, c'est donc le métier central. On cultive les plantes qu'on utilise pour les préparations du compost. Et puis, on met tout le soin qu'on peut mettre dans l'élaboration des préparations et on essaye d'accompagner les gens pour qu'ils les utilisent le mieux possible.

Da philosophie du Pierre et Vincent Masson et objective de base 0:01:46

La logique est très simple. Si on veut que la biodynamie rayonne, il faut qu'elle ait des bons résultats, des résultats faciles à observer. Si ces résultats arrivent rapidement, c'est la preuve que la biodynamie est quelque chose qui a une efficacité immédiate dans le monde.

J'ai 6 personnes qui travaillent avec moi toute l'année. J'ai des personnes qui viennent en renfort de l'équipe pendant la saison et au total, c'est comme si 12 personnes travaillaient toute l'année à la maison. Je n'ai pas du tout envie d'avoir plus de gens qui travaillent avec moi. Donc, moins je vends de préparations, mieux je me porte. Et si je veux que les gens en utilisent moins, il faut qu'ils les utilisent très très bien. Voilà, ça c'est l'objectif de base.

Si vous faites un bon travail à la vigne, vous avez beaucoup moins de travail à la cave. C'est ce que j'ai cru comprendre avec quelques années de fréquentation des vignerons en biodynamie. Donc nous, on fait ce travail pour les préparations elles-mêmes. Par contre, la mise en œuvre sur les domaines, c'est un certain nombre d'éléments qui doivent être très précis. Il n'y a rien de compliqué, mais beaucoup de petites choses précises. Comme plein d'autres choses dans la vie.

Objet de la conférence d'aujourd'hui est un aperçu de la pratique des préparations biodynamiques historique 0:02:58

Et c'est de ça que je vais vous parler aujourd'hui, en tout cas ce matin. Mais avant d'arriver à nos manières de faire actuelles, on ne les a pas inventées, on a juste pris une histoire en route et on a apporté notre petite contribution à cette histoire. Et je pense que c'est intéressant de regarder depuis le début.

On arrive là, en 2024, au centenaire de la biodynamie. Entre le 7 et le 16 juin 2024, on fêtera les 100 ans du cours aux agriculteurs. C'est une histoire très très courte, en particulier à l'échelle agricole. Et pourtant, il s'est déjà passé beaucoup de choses dans cette période-là. Et j'ai fait un travail d'exploration, de l'évolution, de la compréhension et de la pratique des préparations biodynamiques dans ces 100 premières années. Donc je vais vous proposer un petit regard dans les différentes personnes, les différentes idées, les différentes évolutions qu'il y a eu pendant cette période pour arriver ensuite aux manières de faire qu'on recommande aujourd'hui, qu'on estime être les meilleures. Et quand je dis les meilleures, il ne faut pas prendre ça de manière prétentieuse. C'est simplement qu'on observe qu'elles mènent à des résultats concrets, aussi bien sur

  • l'évolution des sols,
  • sur la santé des plantes et
  • sur la qualité des produits.

Et pour moi, ces trois aspects-là, c'est ce qu'on peut attendre de la biodynamie sur un plan tout à fait matériel, sur un plan physique. Mais si on modifie le monde physique, je pense qu'on a modifié beaucoup d'autres dimensions. Et quand je dis les meilleures manières, c'est les meilleures manières aujourd'hui. Et on passe notre vie à les remettre en cause. Et on espère bien que dans quelques années, les connaissances seront améliorées par rapport à ce qu'on peut proposer aujourd'hui. Voilà. Est-ce que ça va en termes de vitesse ? Bon, si j'accélère trop, vous me dites stop.

Très bien. Alors, j'ai des diapositives en français. On a hésité à présenter en français ou en anglais. Donc, je vais voir si je les utilise beaucoup ou pas. Pour les personnes qui lisent le français, ça peut être sympathique. Et pour les autres, vous faites comme s'il n'y avait rien. Je vais aussi, dans la présentation, vous utiliser un certain nombre de citations. Et là, normalement, elles sont toutes en allemand, vous pourrez les lire tranquillement. Ça m'évitera de faire une prononciation catastrophique.

Très bien. D'accord. Ah, parfait. Question pratique ? Il y a une pause dans la matinée ? J'avance complètement ? Ça marche. Bon, on a réglé tous les aspects pratiques.

L' histoire de la biodynamie 0:06:44

Alors, si on se plonge un petit peu dans ce qui se passe il y a un siècle. Je pense qu'il y a une partie de l'histoire que vous connaissez très bien. Steiner propose ses conférences aux agriculteurs en réponse à des problématiques agricoles du moment.

On a vécu des évolutions importantes dans la fertilisation agricole. Et on peut dire que quand on est en 1924, ça fait presque un siècle qu'on a commencé à utiliser des engrais solubles. Ça fait quelques décennies qu'on a commencé à évoluer vers des engrais de synthèse. Et puis, ça fait à peu près dix ans qu'on utilise pour de bon l'azote de synthèse. Les modifications qui sont apportées par ça au fonctionnement des sols et à la santé des plantes, elles sont énormes.

L'histoire de l'agronomie en France dans les années 1930/40 0:07:44

En France, il y a des gens qui font l'histoire de l'agronomie. Et quand on regarde leur travail, on découvre des choses passionnantes. Dans les années 1930, entre 1930 et 1940, les agronomes français s'organisent en association pour aller demander au pouvoir public de réagir par rapport aux évolutions de l'agriculture et aux pertes de fertilité qu'on observe depuis qu'on utilise l'azote de synthèse. Ce n'est pas du tout dans un milieu minoritaire. C'est les représentants nationaux de l'agronomie qui alertent en disant qu'il y a une urgence.

Steiner, quand il propose ses conférences aux agriculteurs, il est dans ce même mouvement-là. Ce n'est pas du tout une position isolée. C'est intéressant d'avoir ça en tête. On s'inscrit dans une histoire qui est commune et pas du tout spécifique à un petit courant en Europe.

On connaît ces aspects. Les sols se compactent. Les sols perdent en fertilité. Les maladies des plantes deviennent de plus en plus problématiques. Les maladies des animaux d'élevage. Les semences perdent de leur qualité, de leur capacité germinative. La qualité alimentaire se dégrade. Il y a des questions qui se posent avec tout ça. ça, c'est une partie de la demande pour que Steiner propose un cours d'agriculture.

Le besoin des idées claires pour l'agriculture 0:09:13

Il y a une deuxième dimension. C'est les gens qui ont rencontré, au travers de Steiner, une nouvelle manière de voir le monde. Dans ce qu'il propose avec l'anthroposophie. Et qui cherchent un sens nouveau à leur travail agricole. Et ces gens-là, ils se sentent perdus, ils se sentent un petit peu orphelins. Parce qu'ils disent, on comprend qu'il y a une autre manière de voir le monde. On comprend qu'on peut voir que le rapport au vivant est beaucoup plus riche que ce qu'on connaît. Mais il nous manque des idées claires par rapport à ça. Et il nous manque des idées claires pour agir.

Les efforts pour convaincre Rudolf Steiner de se consacrer à l'agriculture 0:09:51

Et c'est ça la demande la plus pressante vis-à-vis de Steiner, pour qu'il donne ce cours d'agriculture. C'est les gens qui cherchent à donner ce sens que l'anthroposophie peut apporter pour leur travail agricole.

Dans les gens qui vont être très demandeurs pour ce cours, il y a deux personnes, [Erhard Bartsch] Bartsch et [Immanuel Voegele] Voegele. Alors ils sont un peu plus nombreux. En fait, il y a un groupe de 6-7 jeunes, puis quelques agriculteurs un peu plus âgés, qui s'activent énormément pour que le cours puisse avoir lieu.

Et depuis 1922, ils ont sollicité Steiner à plusieurs reprises. Ils ont essayé d'obtenir des dates, d'obtenir une promesse. Mais Steiner est très occupé. Steiner est affaibli par ses problèmes de santé. Il est sollicité partout. Mais finalement, il va le faire. Mais ça va s'annoncer à la dernière minute.

La lettre du jeune Immanuel Voegele en janvier 1924 à Rudolf Steiner 0:10:47

Vincent Masson

Et en 1922, Bartsch et Voegele lui écrivent une lettre. On connaît ça, ça fait partie des histoires qu'on raconte souvent. On a le conte de Keyserlingk qui envoie son neveu à Steiner pour obtenir une date. Mais pour moi, il y a un petit élément que je trouve très intéressant: C'est Immanuel Voegele, il a 27 ans à l'époque, et il écrit une deuxième fois une lettre à Steiner. C'est en janvier 1924. Et je vais vous proposer de la lire parce que, pour moi, elle traduit l'ambiance de l'époque, les attentes de ces jeunes gens qui attendent et qui cherchent quelque chose. Alors, c'est là qu'on a besoin d'un acteur:

"Sehr geehrter Herr Dr. Steiner!

Sollte es von mir vermessen sein, nach allen bisher zerschlagenen Hoffnungen, die in der Richtung gehegt wurden, von Ihnen sehr geehrter Herr Dr. Mitteilung für die Landwirtschaft zu erhalten, - noch einmal einen diesbezüglichen Wunsch bittend vorzubringen, so bitte ich sehr höflich um Entschuldigung.

Solange aber die Möglichkeit eines landwirtschaftlichen Kurses nach geisteswissenschaftlichen Richtlinien besteht, glaube ich diese Bitte nicht unversucht lassen zu dürfen, weil ich von ihrer Erfüllung erhoffen kann, geist- u. wirklichkeitsgemäß als ganzer Mensch mich in meine berufliche Tätigkeit hineinstellen zu können.

Je mehr ich durch die Geisteswissenschaft auf die Zusammenhänge alles Seins u. auf Dinge über welche die physischen Sinne nichts zu sagen vermögen, aufmerksam gemacht werde, desto mehr empfinde ich die Routine, die sog. Tüchtigkeit in der modernen Landwirtschaft als unnatürlich u. als ein Vergehen der Natur gegenüber, das ich nicht mitmachen darf, weil ich es nicht verantworten zu können meine.

Aus anthroposophischer Weltanschauung glaube ich entnehmen zu müssen, daß es des Landwirts Aufgabe ist, durch seine Tätigkeit, den geheimen Naturkräften, die in Mineral- Pflanzen- u. Tierreich wirken, Bedingungen zu schaffen, durch welche es diesen Kräften möglich ist, sich in einer Art auszuwirken, wie es ohne sein Zutun nicht möglich wäre u. wobei die Ergebnisse gleichzeitig die Bedingungen abgeben, die von Seiten der Landwirtschaft zu einer wirklichkeitsgemäßen Entwicklung der Menschheit notwendig sind.

Dem Landwirt, der das Vorhandensein eines bestimmten notwendigen Verhältnisses zwischen Mensch u. den Naturreichen, der das Zusammen- u. Durcheinanderwirken der Kräfte der Erde, der Sonne, der Sterne, der Elementar- u. aller übrigen Naturgeister ahnt, u. aus diesem Zusammen- und Durcheinanderwirken Mineral-, Pflanzen-, Tierreich u. den Menschen entstehen sieht, stürmen bei jeder beruflichen Tätigkeit eine Summe Fragen entgegen, auf die ihm sein heutiges Wissen keine Antwort gibt, die ihn als ungelöste Fragen quälen.

Er spürt die Tatsache dieses Kräftewirkens, aber weiß nichts von der Art u. Weise u. nichts vom Wesen derselben. Weil ihm Plan u. Richtung des Weges der zu einem Ziele führen kann fehlt, ist Schwanken u. Unsicherheit in seinem Tun die Folge. Dem anderen Landwirt, der Weg und Ziel in scharf umgrenzter Form vor sich hat, steht er mit leeren Händen u. einem zunächst nur schönen Ideal gegenüber.

Es ist nun meine Bitte, die ich an Sie sehr geehrter Herr Dr. mir zu richten erlaube u. die sich mit allem Wünschen u. Sehnen derjenigen Landwirte vereinen möchte, die aus ähnlichen Empfindungen von der Geisteswissenschaft Aufschluß und Hilfe erhoffen, aus solcher Unsicherheit herauszuhelfen und ein wenig den Weg zu beleuchten u.

Richtung zu weisen nach welcher der Landwirt suchen muß. Sollten dem Landwirt heute schon Dinge aus der Geisteswissenschaft gesagt werden können, mit deren Hilfe er seiner Arbeit nach den Gesetzen, die in der Welt bestehen und darin Ausdruck finden sollen, orientieren kann u. sollten Anforderungen zu erfüllen sein, die zu solchen Mitteilungen nötig sind, so wag ich um diesbezügliche Auskunft und wenn es möglich sein sollte um Zusage zur Abhaltung des landwirtschaftlichen Kurses sehr höflich zu bitten.

In tiefer Verehrung u. Hochachtung

I. Voegel, 24. Januar 1924" (Traduction en français ici[1])

Merci! Ce texte, on le trouve dans ce livre[2] de Peter Selg.

Vincent Masson Buch, Peter Selg, Koberwitz 1924

Il y a beaucoup de choses intéressants intéressante par rapport à l'histoire là-dedans, à cette histoire du tout début. J'aime cette lettre parce qu'elle vous donne une atmosphère. Et maintenant vous imaginez janvier 1924, la lettre est écrite, et puis dans les mois qui suivent, le cours va s'organiser de manière très rapide.

Atmosphère pendant les conférences sur le cours d'agriculture 0:16:20

Et vous rassemblez un peu plus de 100 personnes à Koblerwitz, et vous les plongez dans cette ambiance d'attente. Il y a quelque chose de très vivant, il y a une sensibilité à fleur de peau là-dedans.

Steiner donne ses conférences, d'une certaine manière les gens ne comprennent pas grand-chose. Ce qu'il raconte là c'est on peut dire que Steiner ne se préoccupe pas dans ses conférences de la partie matérielle des choses. C'est une partie qui est connue par l'agronomie, par les savoirs des paysans. Lui, il a une perception directe d'autres dimensions de la réalité, et c'est ce plan des forces qui sont actives dans le monde du vivant dont il va parler. Donc le temps de comprendre comment il appréhende le monde, les conférences se sont passées, on se rend compte qu'on n'a pas tout compris, et il va falloir beaucoup de temps pour comprendre.

Les éléments précis dans le cours d'agriculture et pistes à explorer 0:17:36

Mais il a aussi donné des éléments assez précis pour la pratique, et l'équipe de personnes qui ont sollicité le cours aux agriculteurs vont devenir immédiatement très actifs pour développer la biodynamie. Et développer la biodynamie, il y a très peu de recettes à appliquer, il y a beaucoup de pistes à explorer!

Et on va voir des gens qui partent dans des dynamiques de recherche pour

  • la sélection de nouvelles variétés de semences,
  • qui vont travailler sur l'organisation des fermes,
  • qui vont travailler sur la complexification d'un paysage pour donner de la santé au domaine agricole,
  • qui vont travailler sur les tisanes de plantes,
  • qui vont travailler sur l'outillage agricole,
  • qui vont travailler sur le compostage,
  • qui vont travailler sur les préparations biodynamiques.
  • On va aussi avoir assez rapidement des gens qui s'intéressent à la dimension sociale des fermes.

En fait, les sujets sont très variés. Il faut rajouter à ça

  • la sélection animale et
  • la sélection de semences. Il faut distinguer
    • la partie sélection de semences et
    • la partie création variétale.

Mais il y a eu énormément d'activités dans les premières années de la biodynamie autour de tous ces sujets-là.

Les préparations biodynamiques 0:18:55

Vincent Masson Quelques pioniers dans l'exploration des préparations biodynamiques

Moi, le sujet auquel je me suis particulièrement intéressé, c'est les préparations biodynamiques. Et si on regarde un petit peu, parmi les personnes importantes, on peut citer quelques noms. Il en manque forcément beaucoup aussi. Mais ça, autour de ce sujet des préparations biodynamiques, c'est toutes des personnes qui ont joué un rôle important. Il y a les gens qui travaillaient sur des fermes. Et puis, il y a les gens qui faisaient la transmission des connaissances. Alors, ils travaillaient un petit peu ici, ils allaient ailleurs. C'est une forme de conseil qui s'est développée dans le début de la biodynamie, qui s'est structurée dans les décennies suivantes par départition par région. Il y avait un référent par région qui s'occupait de faire circuler l'information pour que les évolutions se répandent et se partagent.

Une des grandes évolutions dans le mouvement biodynamique, c'est quand il y a eu assez d'argent pour acheter une moto. Parce qu'à partir de là, les jeunes qui faisaient ce rôle de conseillers, ils pouvaient circuler facilement entre les fermes. Quand je vous parle de l'équipe des jeunes, il y a une petite équipe qui est constituée de Immanuel Voegele, de Helmut et Erhard Bartsch, Franz Dreidax, Almar von Wistinghausen. Ça, c'est un petit peu l'équipe, l'équipe de début, la petite équipe de jeunes très très actifs. Et pour moi, c'est à eux, bien sûr, il n'y a pas que eux, mais à eux, on doit un développement particulier, une énergie particulière dans la suite du cours agriculteur.

Alors, je vais vous montrer une petite liste de livres. Des livres ou des articles. Mais qui sont les étapes qu'on a pu retracer par rapport à ce sujet des préparations au fil du temps. Et après, je vous donnerai quelques commentaires.

Les grandes lignes (passt diese Überschrift hier her?) 0:21:20

Wilhelm Spieß (1926) 0:21:20

En 1926, il y a une conférence qui est donnée par un pharmacien qui s'appelle Wilhelm Spieß. Ça se passe à la rencontre des agriculteurs anthroposophes à Dornach. C'est-à-dire que pour les personnes parmi vous qui vont de temps en temps à la Tagung en février à Dornard, ça commence en 1926. C'est une longue histoire où il y a toujours eu cet accompagnement de l'agriculture biodynamique par des apports, nourrir l'esprit, nourrir la connaissance, rencontrer les gens, voila - encore cette année, c'était quelque chose de très beau et très riche. Et Spiess, il est pharmacien et il parle en particulier de la qualité de l'eau qu'on va utiliser pour mettre en œuvre les préparations.

Et aujourd'hui, quand on parle de la qualité de l'eau, on a des idées assez précises. Ça s'est construit au fil du temps. Ça s'est affiné au fil du temps. Mais lui, dès le début, il dit écoutez, c'est tellement des substances précieuses, il faudrait utiliser l'eau la plus qualitative possible. Peut-être qu'il faudrait collecter l'eau de la rosée pour l'utiliser avec les préparations. À partir de là, vous pouvez considérer que tout ce que je vais dire maintenant, c'est des pratiques très simples. Si on devait collecter l'eau de rosée pour dynamiser nos préparations, on ne serait pas sortis de l'auberge.

Almar von Wistinghausen (1928) 0:22:40

Le document suivant, c'est Almar von Wistinghausen. Almar était parmi les plus jeunes, peut-être le plus jeune qui a assisté aux cours aux agriculteurs. En 1928, il écrit quelques pages. Vous avez le titre qui est affiché là. Et là-dedans, vous avez les éléments qu'on connaît en 1928 sur la mise en œuvre des préparations biodynamiques. Si on prend un format A4, ça fait 4 pages. Mais on parle de la 500. On parle de la 501. On parle du compost. On parle de l'aprel (???). Et on parle du Sammelpräparat. Dès 1928, dans le mouvement biodynamique, on a cherché à trouver une combinaison pour apporter les différentes préparations du compost ensemble. On connaît bien l'utilisation du compost de bouse, du Fladenpräparat. On connaît bien les préparations composées faites par Nicolaus Remer.

On connaît celles de Pfeiffer aux Etats-Unis. On connaît la 500 préparée d'Alex Podolinsky. Mais en fait, c'est intéressant de voir que ça, c'est un sujet qui a accompagné toute l'histoire de la biodynamie, faire des préparations composées, trouver d'autres manières d'apporter l'impulsion de ces préparations qu'au travers des composts. Et puis, Wissinghausen, il finit ce petit document en disant, voilà, vous avez ici le bilan des quatre premières années de recherche. C'est qu'un début, tout ça est amené à évoluer, à être remis en cause et à être complété à l'avenir. Et cette conclusion de 1928, elle est toujours valable aujourd'hui. Sauf qu'au lieu de quatre pages, aujourd'hui, on a des documents qui sont un petit peu plus copieux.

Gäa-Sophie, (1929) 0:24:40

En 1929, deuxième étape, un auteur qui est anonyme reprend le document de Wissinghausen et le complète. C'est publié dans un... Alors, Gäa-Sophia, c'est un... c'est un livre publié en 1929. Il y a toute une série de livres Gäa-Sophia, mais celui de 1929, il est dédié au sujet de l'agriculture. Et toutes les personnes qui ont un apport intéressant à faire sur l'agriculture vont écrire un article sur leurs sujet. Donc vous avez dans ce petit livret qu'on trouve, qu'on ne trouve pas sous forme de livre, on le trouve aujourd'hui sous format informatique, vous avez un point de vue magnifique sur les connaissances de l'époque par rapport à la biodynamie.

Franz Dreidax (1930) 0:25:28

L'étape d'après, c'est Dreidax. Et Dreidax, il écrit, lui, dans la lettre interne du Forschungsring... Pour l'instant, à cette période, tous ces documents sont privés, tous ces documents sont uniquement pour le cercle des agriculteurs. La biodynamie va s'ouvrir au monde uniquement à partir de à peu près 1938. Et... Donc on a de nouveau quelque chose où on avance dans la même direction, c'est-à-dire que pour tous les documents qui sont sur ce que vous avez affiché ici au tableau, il y a une grande cohérence. On sent que tout le monde est dans la même lignée, dans la même famille. Et les connaissances vont simplement se développer au fil du temps, s'affiner, se préciser.

Hellmut Bartsch (1930-1931) 0:26:28

Bartsch, dans la revue des Métères, entre 1930 et 1931, va écrire une série d'articles. Pareil, on continue à avancer sur la mise en pratique et on continue à avancer aussi dans la compréhension. Là, on voit que les gens, ils commencent à étoffer un petit peu ce qu'ils racontent. Il n'y a plus uniquement la dimension pratique, mais il y a un regard très global sur la ferme et sur l'agriculture biodynamique. Dans la même période, vous avez des fermes qui ont mis en œuvre les pratiques. Et on commence à voir les résultats concrets de ce qui a été proposé en 1924. Il écrit un petit livret sur l'utilisation des préparations.

Ehrenfried Pfeiffer (1938) 0:27:21

Et puis, il est republié en 1938. Et là-dedans, Pfeiffer fait une petite introduction où il dit que ce travail-là, c'est le résultat du travail de toutes les personnes qui ont contribué à mettre en œuvre, explorer, expérimenter les pratiques biodynamiques. Et là, c'est la première fois en 1938 qu'on a un vrai petit livret, qui a été publié.

Marna Pease (1942) 0:27:48

En 1942, on retrouve des instructions chez Marna Pease. Ça, c'est en Angleterre.

Lili (Lily) Kolisko, Eugen Kolisko (1947) 0:27:56

En 1947, on a Lily Kolisko qui publie le livre qu'elle a écrit avec son mari. Mais il est mort un tout petit peu trop tôt. Ils ont fait beaucoup de travail ensemble. C'est elle qui va publier. Et le livre s'appelle « L'agriculture de demain ». En 1953, elle a publié ce livre, mais en langue allemande. C'est-à-dire qu'elle l'a réécrit. Et ça, si vous ne connaissez pas ce livre-là, pour moi, c'est un événement majeur dans notre histoire de la biodynamie. C'est un livre où KolisKo transcrit le résultat des années de recherche entre 1920 et 1946. Il y a beaucoup de sujets qui sont explorés. Ils sont explorés avec un sérieux incroyable, avec une précision scientifique incroyable. Et [Lili] Kolisko, elle a fait partie des gens aux cours aux agriculteurs qui étaient autorisés à prendre des notes pendant les conférences. Donc elle avait ses propres notes. Et puis elle avait accès à Steiner et donc elle a pu compléter en lui reposant des questions. Et on trouve, par rapport aux préparations biodynamiques, quelques petits compléments qui sont intéressants dans cet ouvrage-là. On reviendra un petit peu sur Kolisko. Elle fait partie pour moi et Pfeiffer également des personnalités qui ont vraiment marqué le développement de la biodynamie.

Immanuel Voegele (1950) 0:29:22

Voegele, en 1950, publie un petit livre, petit livret rouge, tout petit, publié par le Forschungsring. C'est Anleitung zur Erstellung der Düngerpräparat. Et c'est un petit peu le point de départ de toute une série, puisque à partir de là, le Forschungsring va publier la version suivante, va être varié en 1981 sous la direction de Christian von Wissinghausen et Wolfgang Scheibe. Puis il va y avoir des mises à jour au fil du temps.

Franz Lippert (1941) Lippert écrit avant 1941, on

Lippert écrit avant 1941, on ne sait pas exactement quand. On sait que c'est avant 1941 parce qu'en 1941, tout ce qui a un lien à la biodynamie est interdit en Allemagne. Mais il écrit un petit document qui va être publié bien plus tard, en 1967, dans les Bundesgewerbe.

Harald Kabisch (1976) 0:30:16

Jusqu'à 1941, tout le monde suit le même développement. Ensuite, on a Kabisch. Kabisch écrit son petit guide pratique de la méthode biodynamique. En français, il est publié en 1976. En allemand, il n'y a pas la date de publication. Quand on fait des recherches bibliographiques, c'est terrible, on se rend compte qu'il y a toute une période où on n'a pas été précis du tout sur ces choses-là. Si quelqu'un connaît la date, ça m'intéresse.

Nicolaus Remer (1949 et 1980) 0:30:54.960

On va trouver... On peut rajouter à ça Remer. Nicolaus Remer publiait un petit livre en 1949. Il en republiait un en 1980.

xxx von Wistinghausen und Wolfgang Scheibe 0:31:02

Et puis, Wistinghausen et Scheibe, j'en ai parlé. On trouve ensuite

Alex Podolinsky (1933)

Alex Podolinsky, 1993, un petit livret, très précis.

Pierre Masson (2003) 0:31:15

Pierre Masson, mon père. Il fait un premier guide pratique de la biodynamique qui va s'étoffer au fil des années. On retrouve du Wiestinghausen

Vincent Masson (2021) 0:31:28

Et puis, le dernier, à ma connaissance, c'est celui que j'ai publié en 2021, qui est en allemand depuis quelques semaines, sur l'élaboration et la mise en œuvre des préparations.

le développement en allemagne

Ça, c'est pour vous donner un regard sur un sujet précis, le développement qu'on a sur 100 ans. Et maintenant, on va regarder un petit peu... Je vous ai dit sur la première diapositive, tout le monde suit la même histoire, tout le monde est dans la même famille d'action. Mais il y a des changements qui s'opèrent après. Et ces changements, je vais essayer de vous les montrer un petit peu rapidement, mais avec quelques idées quand même. Vous avez, dans les années 80, je veux dire dans les années 80, tous les gens qui démarrent la biodynamie en Europe vont s'inspirer de ce qui se fait en Allemagne. Et à ce moment-là, l'inspiration allemande, elle est, dans le monde de la biodynamie, elle est largement portée par des personnes qui sont Maria Thun, Christian von Wistinghausen et quelques autres. Et ce qu'ils vont développer, c'est pour ça que je vous ai présenté ces petits livrets de Christian von Wistinghausen. Ils ont eu une influence majeure dans le monde, ils ont été traduits dans beaucoup de langues. Et la plupart des gens qui ont voulu, dans les années 80 ou 90, apprendre à faire les préparations, apprendre à les utiliser, ça, c'était la référence. Les manières de faire qui ont été proposées par Thun et Wistinghausen elles ont quelque part des sources dans ce qui a été fait avant, puis il y a eu des changements aussi. Il y a eu certains changements très importants, il y en a d'autres qui sont des évolutions simplement.

On va trouver dans les caractéristiques de ce qui s'est développé dans cette biodynamie, je prends à partir des années 80, puis avant je m'étais arrêté en 41 quand même. Il y a un espace-temps là que je ne sais pas comment remplir. Il y a une période d'évolution mais on va revenir là-dessus.

Mes observations dans le monde

J'ai pas mal voyagé dans le monde, toujours pour voir des fermes en biodynamie, et j'ai observé que cette biodynamie qui s'est développée à partir des années 80, souvent elle utilise des préparations qui sont assez sèches, plus ou moins, c'est variable. Par contre, très souvent, on reconnaît les plantes d'origine, les plantes ne sont pas complètement transformées. Quand on utilise les préparations, le stockage, je vous montrerai ça tout à l'heure en image, mais on a souvent un contact entre la tourbe et les préparations.

La dynamisation et le chaos doit être juste

La qualité de l'eau n'est pas toujours quelque chose auquel on fait attention, le chauffage de l'eau n'est pas toujours quelque chose qui est réalisé. On brasse beaucoup, on brasse souvent des grands volumes à la main, et on ne donne pas une grande importance au chaos dans la dynamisation. C'est quelque chose de très particulier parce que, si vous prenez la littérature, depuis 1924, où Steiner décrit un chaos énergique qui doit faire des bulles, es muss brodeln, quelque chose qui est décrit et montré. Vous savez, quand il a montré le brassage, il est avec Pfeiffer et Wachsmut dans les jardins du Goetheanum, et il a fait une démonstration dans un seau. Vous savez, c'est le moment où ils sont là, ils déterrent les premières cornes qui ont été enterrées, et puis il dit, amenez-moi un seau. Quelqu'un lui amène un seau à Traher, un seau à Traher en Suisse, c'est en bois à l'époque, et du coup, après, tout le monde va chercher des récipients en bois pour brasser. Alors que, tous les premiers écrits que je vous ai décrits, on parle du fait qu'on peut utiliser du grès, qu'on peut utiliser du métal, qu'on peut utiliser du bois, on va avoir une diversité de récipients qui sont proposés. Et Steiner, il montre, avec sa canne, le brassage de la préparation bouse de corne. Elle s'appelle bouse de corne, c'est ce quand dit maintenant mais en faite elle va s'appelr 500 à partir de 1926 et 1927. C'est très rapide - l'utilisation de numéros pour nommer les préparations. Et ça, ça vient de Pfeiffer.

Steiner, il marche avec une canne, il est malade, il est fatigué, il va mourir dans quelques mois, et là, il se met à dynamiser, et les gens qui sont présents disent, mais incroyable, il brasse comme un jeune homme, il a une énergie, il a une fougue. En fait, il montre que la dynamisation, ça doit être énergique. Et que le chaos doit être énergique. Tous les documents qui décrivent l'application des préparations biodynamiques jusqu'à 1941, décrivent un chaos énergique. Et insistent sur le fait qu'on ne peut pas brasser des grands volumes.

Pfeiffer, en 1955, il écrit un petit livre, un petit document, et il dit, en fait, on ne peut pas dynamiser plus que 30 litres à la main. Plus que 30 litres à la main, jamais vous arriverez à faire une dynamisation suffisamment énergique pendant une heure. Et puis, quand vous arrivez dans les années 80, les livres qui ont accompagné le développement de notre histoire biodynamique à partir des années 80, vous cherchez la description du chaos, et la plupart du temps, elle n'existe pas. Vous prenez, alors je ne connais pas les titres en allemand, mais vous prenez les livres de Schaumann et Koepf, de Aschius (???), Schaumann et Wistinghausen, ces livres-là qui sont des références dans l'histoire, ce sont des publications qui sont entre les années 80 et les années 90. Cherchez les descriptions de la dynamisation là-dedans. On vous dit, vous tournez l'eau dans un sens, puis vous tournez dans l'autre sens. Et on a perdu le chaos. Allez chercher dans les écrits de Maria Thun, elle fait encore une étape de plus pour s'éloigner du chaos, elle nous dit, tournez dans un sens, attendez un moment, et repartez dans l'autre sens. On a complètement perdu le chaos. Mais quand on perd le chaos, on n'active pas les préparations correctement, on les active très partiellement.

La qualité de l'eau

Pareil, quand je vous ai dit la qualité de l'eau, on n'y fait pas toujours attention, vous allez trouver entre 1924 et 1941 une précision toujours accrue, toujours plus grande, dans quelle qualité d'eau on peut utiliser. Et aussi dans quelle température pour l'eau. Et puis on arrive dans les années 80, ça, ça s'est évaporé, on ne sait pas où c'est passé, on ne sait pas comment ça s'est perdu.

Evolution ou régression : de résultats de recherche concrets à l'oubli

Donc, c'est ces évolutions qui m'intéressent. On a eu des évolutions très précises, on a observé des résultats très intéressants, et puis, quelques décennies plus tard, il semble que d'autres manières se soient mises en place, mais pour moi, une autre manière qui prend la place, si elle apporte quelque chose de meilleur, c'est complètement compréhensible. Et en fait, là, il y a quelques éléments qui sont plutôt des régressions.

Donc, si on veut comprendre ça, il faut essayer de comprendre l'histoire, il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé, il faut trouver... En fait, la plupart des problématiques dans l'histoire de l'agriculture biodynamique, elles sont sociales, elles ne sont pas techniques. C'est comment les gens ont interagi, c'est comment les gens se sont entendus ou pas entendus, et c'est ça qui a créé les évolutions. Voilà, donc, le petit regard que je vous propose, il est basé sur ça, je n'ai pas toutes les réponses, je n'ai pas tout trouvé dans ce que je cherche, mais il y a quelques éléments.

Années 80 tendancea à oublier le regard du sol

Le dernier point que je peux ajouter à cette liste, c'est que l'application des préparations biodynamiques, je reviens donc à cette manière de faire qui s'est développée à partir des années 80, à peu près, on va utiliser les préparations biodynamiques en regardant beaucoup la Lune et en oubliant beaucoup de regarder le sol et la plante. Ce n'est pas vrai pour tout le monde, ce n'est pas vrai partout, mais c'est une grande tendance quand même.

Il y a une autre approche qui est restée dans la continuité de ce qu'on a eu comme développement entre 1924 et 1941. Et si on veut la suivre, il faut aller voir ce qu'a fait

  • Lily Kolisko en Angleterre, il faut aller voir ce qu'a fait
  • Ehrenfried Pfeiffer aux Etats-Unis, ce qu'a fait
  • Alex Podolinsky en Australie.

Et là, on va retrouver le fil de notre histoire du début, c'est comme s'il y avait deux développements de la biodynamique qui se sont répartis sur le monde à des endroits différents et puis à un moment donné, qui se retrouvent. Si on veut regarder quelques caractéristiques de cette approche qui est plutôt celle qui s'est développée, ou en tout cas, qui s'est développée après la guerre, qui s'est développée en dehors de l'Europe, voilà quelques grandes idées.

Pour élaborer les préparations biodynamiques, on va

  • choisir des préparations de très haute qualité, des substances de très haute qualité. On va suivre
  • des protocoles précis, qu'on va préciser au fil du temps. Quand je dis ça, ça veut dire que on ne va pas se baser uniquement sur l'inspiration, sur l'inspiration artistique, sur la liberté individuelle. On va aussi estimer que des protocoles sont établis, sont à suivre, parce qu'ils amènent à des résultats.
  • On va commencer à parler de préparation colloidale. En fait, on ne commence pas à en parler. Tout le monde en parle jusqu'à 1941.
    • Et chez Kolisko, en Angleterre, ça continue. Kolisko est parti en Angleterre en 1936.
    • Pfeiffer est parti aux Etats-Unis en 1938.
    • Podolinski est parti en Australie en 1949.

C'est ces gens-là qui vont reprendre le bagage initial et le faire progresser. Les grandes lignes on peut les voir comme ça.

Mise en œuvre des préparations à pulvériser

Et là, je parle plus particulièrement de la mise en œuvre des préparations à pulvériser. C'est tous les points qu'on va détailler après - petite annonce du sommaire:

  • La qualité des préparations biodynamiques,
  • la manière de les conserver,
  • la qualité de l'eau pour brasser,
  • le chauffage de l'eau, quelle température et quelle manière de chauffer,
  • comment on brasse,
  • comment on pulvérise,
  • comment on choisit les bons moments.

Tout ça avec une idée, obtenir des résultats observables. Ça pour moi, c'est donc ce que les personnalités que je vous ai déjà nommées et qu'on va explorer un petit peu plus maintenant, c'est dans ce chemin-là qu'elles nous ont amenés.

C'est toutes des personnes qui ont eu un lien à l'idée que la pratique biodynamique devait amener à des résultats, qu'on devait transformer l'agronomie. Quelques mots sur ces personnes:

  • Les Kolisko, Lily et Eugen. Entre 1920 et 1936, ils travaillaient en Allemagne. Alors Eugen il est médecin. Il fait son travail plus de son côté. Lily, elle, initialement, elle est infirmière. Et en fait elle devient une laborentine et une chercheuse. Ils ont leur institut qui est à Stuttgart. En 1936, il y a eu des moments très compliqués dans la société anthroposophique. En 1935, ça va générer beaucoup de mouvements. Un certain nombre de personnes vont quitter l'Europe continentale. C'est le cas des Kolisko qui partent en 1936 en Angleterre. Là, ils créent le Biological Institute. C'est là que le travail continue. Le boulot de Lily Kolisko, ça a été d'explorer, par rapport aux recours aux agriculteurs, les indications que Steiner propose. Elle prend toutes les indications précises et les confronte à l'expérimentation. Et elle fait varier quelques paramètres. Par exemple, vous prenez des cornes de vache adultes qui ont déjà vélé. Vous les enterrez avec de la bousse de vache pendant l'hiver. Mais vous faites la même chose avec des cornes de génis. Vous faites la même chose avec des récipients dans d'autres matériaux. Et Steiner il a donné des indications précises sur comment faire et sur ce que ça allait donner comme résultat. Il s'est quand même permis de ne pas donner d'explications. Là-dessus, à nous de nous débrouiller. Elle, elle n'a pas cherché les explications. Par contre, elle a cherché est-ce que ça correspond, la proposition et le résultat. Et elle a validé à peu près tout. Il y a quelques petites bricoles sur lesquelles il y a eu des petites évolutions. Donc en fait, pour moi, si je veux raconter ça de manière très simple, Steiner va puiser des connaissances dans le monde de l'esprit, dans le monde spirituelle et puis Lily Kolisko, elle, elle regarde si c'est valide. Et elle valide.

Eduard Pfeiffer 0:46:03

Pfeiffer, c'est un peu différent. Kolisko, c'est du travail de laboratoire. Laboratoire et jardin expérimental. Pfeiffer, lui, il va être partagé entre différentes manières d'agir. Le fait d'être, il fait partie de cette équipe des jeunes. Je ne l'ai pas nommé tout à l'heure dans l'équipe des jeunes, parce qu'il n'était pas au cours aux agriculteurs. On se demande pourquoi, mais Steiner lui avait trouvé un job ailleurs pendant ce temps-là.

N'empêche qu'il a fait partie de cette équipe des jeunes qui ont été très actifs dans le développement de la biodynamie. Et lui, à partir de 1922, il a participé aux premiers essais avec les préparations biodynamiques. Il a participé, avec Guenther Wachsmuth, au laboratoire de recherche du Goetheanum. Et puis, il a passé toute sa vie à faire de la recherche mais il a aussi fait du conseil agricole. Il a aussi participé à la gestion de différentes fermes. Pfeiffer, étonnamment, est souvent critiqué. Il y a plein de gens qui lui en veulent pour des petits détails de sa vie. Il a été sur telle ferme, il n'a pas fait du bon boulot. Il fumait. Des trucs complètement incroyables. On s'en fiche complètement, c'est la vie des gens. Mais il a cristallisé beaucoup de critiques.

Et ça, pour moi, c'est un point mineur. Ce n'est pas un point de détail uniquement. Parce que Pfeiffer, dans la même direction que ce qu'a fait Lili Kolisko en laboratoire, lui, plus en relation avec le terrain, c'est quelqu'un qui amenait son laboratoire de biologie sur les fermes. Et donc, il mettait en place des comparaisons. Il faisait des observations. Et ce gars là, il a fait avancer les choses d'une manière incroyable. C'est lui qui a fait le lien entre le monde entra la science anthroposophique qui était en train de se développer et le monde de la science classique. Pour revenir à l'agronomie française des années 30, Pfeiffer est un interlocuteur normal. C'est un interlocuteur qui est très écouté par les agronomes français dans les années 30. Il apporte le regard sur l'agriculture organique. Agriculture organique, on peut considérer la ferme comme un organisme, on peut considérer le sol comme un organe, par contre, un organisme plus grand. Et en fait, Pfeiffer, il fait le lien entre ces différents mondes-là. Quand il va aux Etats-Unis en 1938, il fait ce même lien avec la science classique, à la fois la science agricole et à la fois la science médicale aux Etats-Unis.

Pfeiffer a une problématique en tête qui est:

  • Comment rendre la biodynamie possible sur des surfaces les plus grandes possibles. Et une deuxième problématique en tête, c'est
  • comment fournir une alimentation biodynamique aux plus de mondes possibles puisque, d'après Steiner, cette alimentation permet de nourrir l'humain dans l'ensemble des dimensions qu'il doit développer.

Il va écrire en 1938 un livre qui s'appelle La Fécondité de la Terre. Il est un peu stratège. 1938, d'un coup, le livre paraît en cinq langues différentes: Allemand, anglais, français, hollandais et je crois russe, il me semble. Et c'est le premier livre public dans lequel on va parler de biodynamie. Et c'est une méthode. C'est la première méthode d'agriculture bio qui est publiée en tant que telle. Vous avez un chapitre sur le compostage. Vous avez un chapitre sur comment gérer la problématique de l'azote. Vous avez un chapitre sur qu'est-ce que c'est qu'un sol aujourd'hui. Cherchz dans la littérature, je ne connais pas bien la littérature allemande, j'ai cherché en français: Qui est capable de donner une vraie idée du sol? Je n'ai trouvé personne qui le fait mieux que Pfeiffer en 1938! Pour décrire ce que c'est qu'un sol à quelqu'un qui ne comprend pas ce que ça veut dire qu'un sol doit être vivant et comment ça doit fonctionner. Et dans ce livre, à la fin de ce livre, il y a tout un chapitre qui est sur des résultats d'expérimentation. Et Pfeiffer, il a comparé une ferme menée en conventionnelle, le conventionnel de l'époque, avec la pratique biodynamique. Et il y a des résultats incroyables.

A l'époque, on ne parle pas de biodynamique, on parle de biologique. Le biologique n'existe pas. L'agriculture biologique, elle vient plus tard. C'est la biodynamique qui en est la première version, on va dire.

Donc tout ça pour vous dire que Pfeiffer, il a fait un boulot énorme. Il a rendu la biodynamie accessible à la science agronomique classique. Et donc à partir de 1938, il est aux Etats-Unis et il revient en Europe seulement pour quelques tournées de conférences, quelques tournées de conseils. Aux Etats-Unis, il écrit beaucoup de choses. Il y a beaucoup de publications, d'articles, de conférences, de livrets. Et malheureusement, il n'y a pas grand chose de tout ça qui est revenu en Europe. Moi, j'ai découvert la richesse de l'œuvre de Pfeiffer quand je suis allé aux Etats-Unis. Et j'ai eu la chance, je suis tombé sur un ancien libraire, un gars qui fabriquait des préparations biodynamiques et qui avait une passion pour les vieux livres. Donc il avait une bibliothèque géniale. Et là, j'ai découvert qu'il y avait énormément de connaissances qui s'étaient développées aux Etats-Unis, mais dont on n'avait pas eu le retour en Europe. Et Pfeiffer et Kolisko sont sur la même ligne, pour reprendre un peu le fil de cette histoire-là.

Alex Podolinsky 0:51:44

Alex Podolinsky! Alors, c'est encore une autre histoire. Podolinsky, c'est quelqu'un qui devient agriculteur en Australie. Il quitte l'Europe en 1949. Il doit quitter l'Europe pour des raisons politiques. Il est issu de la noblesse ukrainienne et à l'époque, ce n'est pas très sûr de rester en Europe quand on a une filiation comme ça. Donc il faut partir. Il a le KGB aux trousses et on l'aide à quitter l'Europe.

Il va démarrer une ferme en biodynamie. Il va développer la méthode biodynamique. Mais pour le coup, Kolisko, on est en laboratoire. Pfeiffer, on est à cheval et là, Podolinsky, on est dans la ferme. Et Podolinsky, il travaille avec des agriculteurs. Et lui, il ne veut pas faire d'expérimentation comparative. Il dit qu'on ne peut pas. L'expérimentation en biodynamie, elle se fait à l'échelle d'une ferme complète. On peut comparer des fermes. On peut comparer des séries de fermes. Et c'est ce qu'il fait avec des universités australiennes. Mais on ne peut pas faire des essais comparatifs sur une même parcelle. C'est intéressant parce que ce point de vue, on l'a déjà trouvé avant chez Bartsch.

Erhard Bartsch

Bartsch, il a repris à un moment donné, dans les années 1920, il a repris la ferme de Marienhöhe. Et il a transformé cette ferme. On trouve dans la littérature, on trouve des photos de la ferme au moment où il la reprend, et puis quelques années plus tard. Et ils ont planté des haies, ils ont planté des arbres, ils ont diversifié le paysage, ils ont ramené toute une complexité. Et ils ont vu que ça, ça jouait aussi, qu'il n'y avait pas que la fumure, qu'il n'y avait pas que la sélection de semences et qu'il pouvait vraiment faire des essais comparatifs simples. Donc Podolinski, on va retrouver un petit peu ça chez lui.

Podolinski, il est très exigeant. Lui, il dit mais moi, si je vais pulvériser quelque chose sur mes parcelles, je veux voir le résultat. Sinon, je ne sors pas le tracteur. Et donc, il va travailler en lien avec Pfeiffer beaucoup. Pfeiffer est aux Etats-Unis, Podolinski est en Australie. Ils échangent des lettres, aussi avec Kolisko qui est en Angleterre. Et Podolinski, en fait, pour moi, c'est très simple. Vous avez cette histoire que je vous déroule depuis tout à l'heure, et Podolinski, c'est le plus récent héritier de cette histoire-là. Et c'est lui qui fait des évolutions majeures basées sur tout le travail des autres. Podolinski ne cite pas beaucoup ses sources, mais quand vous lisez Pfeiffer, quand vous lisez Kolisko, quand vous lisez Podolinski, vous retrouvez tout chez Podolinski, très clairement. Et lui il a éte un peut plus loin que les autres sur la qualité des préparations, les préparations qui doivent être colloidales, je vais revenir là-dessus, on va en parler pas mal, sur la qualité de leur mise en œuvre, et sur l'importance d'une agronomie extrêmement bien comprise et extrêmement bien menée pour que la biodynamie puisse amener à des résultats importants. Ça, c'est les grands apports de Podolinski. Il comprend la nutrition de la plante, il comprend la formation d'humus dans les sols, et il voit que sans une bonne agronomie, c'est même pas la peine de parler de biodynamie.

Vous savez, Steiner, quand il parle aux médecins, il leur dit:

"Avant de vouloir aller vers une autre approche, un autre regard sur la santé, il faut déjà être les meilleurs médecins classiques."

Et pour l'agriculture, on a la même chose: Soyez les meilleurs vignerons, soyez les meilleurs agronomes, et la biodynamie, elle va vous faire décoller tout le système! Si je fais des erreurs agronomiques, vous pouvez utiliser aussi bien que vous voulez les préparations, on fera pas grand-chose.

Et Podolinski, pour ça, c'est quelqu'un qui a amené des évolutions majeures. La difficulté avec cet homme-là, c'était le plan social. Il était très dur avec les autres. Et il a généré beaucoup de conflits. En Europe, il a eu des confrontations avec à peu près toutes les personnes qui étaient des porteuses du développement de la biodynamie. Et ça, ça a beaucoup freiné son impulsion. Énormément! Il a fallu du temps, il a fallu d'autres personnes pour que finalement, ce message, il se développe un petit peu.

Pierre Masson 0:56:12

Mon père [Pierre Masson] fait partie de ces gens-là. Alex Podolinski et mon père, ils se sont bien entendus. A la fois parce qu'ils étaient très proches sur la qualité des préparations qu'ils fabriquaient, et puis parce qu'ils avaient le même objectif de observer des résultats. Mon père, il a essayé d'amener les choses un petit peu plus loin, parce que pour lui ..., ok, ma mère était médecin, et mon père s'est beaucoup nourri de littérature médicale et pharmaceutique. Et quand vous êtes dans le monde du médicament, vous n'avez pas le droit à l'approximation.

Donc, il y a des documents qui décrivent comment on élabore un médicament, comment on le teste, comment on l'utilise. Et ça, ça s'appelle des codex, et c'est des documents extrêmement précis. Et le point de vue de mon père, c'est que pour les préparations biodynamiques, il faudrait évoluer vers des choses comme ça. Vous savez que dans le monde de la biodynamie, il y a aussi des gens qui pensent que les préparations, c'est une question d'inspiration personnelle, que c'est une question de liberté individuelle, qu'il y a la dimension de l'artistique qui peut prendre sa place là-dedans.

Et mon père, lui, son point de vue, c'était non! Il y a des choses qui doivent être fondées de manière extrêmement précise. La liberté, l'art, la relation individuelle, elles ont plein plein d'espaces où elles peuvent se développer, où elles jouent un rôle déterminant, mais les préparations doivent être de super qualité et elles doivent être très bien mises en œuvre. Donc lui, il a essayé d'œuvrer à ça et il a essayé aussi, en parallèle, de développer la reconnaissance de la biodynamie au niveau des instances, qu'elles soient politiques ou scientifiques. Donc il a beaucoup travaillé à mettre en place des expérimentations, d'un côté

  • des expérimentations de terrain pour nourrir la pratique. Et je peux citer par rapport à ça, puisque Géorge [Georg Meissner] est là, les essais silice qu'on a fait. On a fait pendant... George, quand il était à Geisenheim, il a travaillé sur des essais de positionnement de la silice dans la saison. Qu'est-ce qu'on peut avoir comme résultat avec des silices qui sont plutôt faites avant fleur, plutôt faites après fleur, à différents moments. Et nous, on a repris ces essais, en 2013 et 2020, dans différents contextes, dans différents domaines, différentes régions. Et puis à partir de là, si on parle de silice, tout à l'heure, les éléments que je propose, moi, pour utiliser la silice dans la saison, ils sont basés sur ce qu'on observe sur le terrain et puis ils sont confirmés par des essais comme ça, qui sont menés de manière rigoureuse, avec des répétitions, etc. De manière hyper simple, si on veut, pour faire une petite touche un peu plus pratique. La silice, vous êtes vigneron, si vous arrivez à placer une première silice à 4-5 feuilles déployées, quand ça commence à pousser rapidement, et que vous enchaînez 2 silices derrière, donc vous avez 3 silices dans la période, dans le début de la période de forte croissance de la vigne, c'est là que vous êtes au top de ce que vous pouvez faire pour la santé de votre plante pour toute la saison. Il n'y a rien qui peut remplacer ça, à ma connaissance. Si vous avez un été extrêmement chaud, extrêmement sec, vous pouvez essayer de trouver plein de palliatifs pour aider un petit peu vos plantes dans cette période-là. Mais si vous avez fait ces 3 silices de début de saison, le moindre palliatif que vous amènerez pendant l'été va avoir une efficacité décuplée. Vous avez mis la plante en état de bonne santé pour sa vie, sa vie dans l'année. Si vous amenez une silice entre véraison et vendange, vous allez jouer une bonne chaîne de concentration sur tout ce qui se passe dans la maturation d'un fruit. Et vous allez avoir des révélations du terroir. Vous allez avoir une précision. On cisèle le terroir et on harmonise les maturations. Et on a des belles acidités qui ne sont pas agressives. Et on a des développements aromatiques qui sont incroyables, qui sont d'une précision incroyable. Ça, moi, je vous en parle pour la vigne, mais on fait le même jeu avec un peu moins d'attention. Puis la dégustation dure moins longtemps dans la soirée en général. Mais ces trucs-là sont des évidences. Par contre, quand vous avez des essais qui vous ont permis de comparer au fil des années les mêmes choses et d'avoir toujours les mêmes résultats, vous êtes sûr de votre coût. Moi, aujourd'hui, si on me dit je fais de la biodynamie, j'utilise la silice après les vendanges et pas pendant la saison, je dis vous n'avez rien compris. Donc voilà. Ça, ça a été un travail d'une bonne partie de sa vie de faire des essais comme ça.
  • Et puis, on a été par la suite sur des essais un petit peu plus ... à une autre échelle, on va dire, avec des institutions de la recherche française, de la recherche suisse, de la recherche allemande.

Tout ça m'amène à vous parler de résultats. Et pour le ... le truc de base sur les essais, c'est de comparer la bio et la biodynamie. Alors, moi, je ne suis pas intéressé par comparer avec du conventionnel:

"Le conventionnel, c'est quelque chose qui est terminé, c'est une histoire qui est à mon avis une parenthèse de quelques décennies dans l'histoire de l'agriculture."

Par contre, je vous montre ... Je vous en montre, je ne sais pas si vous connaissez ces choses-là. Ça, c'est ce que Podolinsky montrait. Alors, on peut reprendre le fil de notre histoire. On est en Europe. On arrive là, on est au début des années 90. Et on est en Europe et il n'y a pas grand monde en Europe qui peut montrer des résultats impressionnants au niveau du sol avec la biodynamie. Au fil des années, les sols changent, les sols s'assombrissent, ils deviennent plus grumeleux, plus structurés, c'est intéressant. Mais Podolinsky, il arrive en Europe. C'est des agriculteurs italiens qui le font venir parce qu'ils ont entendu dire qu'en Australie, il y avait 1,5 million d'hectares qui étaient en Demeter et qu'ils avaient des résultats qualitatifs incroyables. Et Podolinsky il arrive en Europe et se promène avec ces deux photos. Et c'est une série, un an avant et un an après. Ils ont passé deux fois la 500P. Donc 500P, c'est la 500. Une fois qu'on l'a élaborée, on rajoute les préparations pour le compost dedans, on laisse maturer puis on l'utilise comme une 500. Tout ce dont je vais vous parler, moi, c'est la 500P. C'est ce que j'utilise partout, c'est ce que j'estime le plus efficace. Et c'est Alex Podolinsky qui en est à l'origine. Donc là, vous avez, en une année, deux applications de 500 et puis un petit sursemi pour diversifier la prairie au niveau variétal. Il montre ça à plein d'endroits en Europe. Et les gens lui disent:

"Ah ouais, vous avez de la chance, les sols en Australie, ils réagissent super bien."

Et lui, il dit:

"Non, non, non, vous avez pas compris les gars. La qualité des préparations, la qualité de la mise en œuvre, c'est déterminant, sinon vous ne pouvez pas avoir ça."

Et on va commencer à avoir ces résultats-là en Europe assez rapidement, mais à quelques endroits. Et voilà quelques exemples. Alors, la plupart des situations que je vous montre sont des témoins, c'est-à-dire qu'on est dans une même parcelle, toute en bio, et tout le travail est fait de la même manière sur l'ensemble de la parcelle, mais il y a une partie de la parcelle qui reçoit les préparations biodynamiques. Ça, c'est une situation comparative simple, mais sérieuse.

Alors ici, vous avez bio et biodynamique sur deux années de biodynamie. C'est plus sombre, il y a plus de racines. La structure, il faut toujours s'imaginer qu'on passe les doigts dans la terre quand on a des images comme et la structure est plus grumeleuse. Ici, c'est sur le même domaine, c'est en Bourgogne, et vous avez bio ici, biodynamique là, mais ce qui est intéressant, c'est qu'on est fin août 2009, c'est une saison très chaude. Et on voit que les sols se sont comportés complètement différemment. Du côté bio, le sol a séché, il a pris en masse, il fait des blocs. Du côté biodynamique, on a gardé de la fraîcheur et on est resté suruns structure très fine. C'était sur cinq années. Ici, une année. Une année de biodynamie. On est dans le Bordelais, sud-ouest de la France, et vous avez le bio d'un côté, le biodynamique de l'autre. En une année, le sol s'est largement assombri, c'est nettement structuré, la puissance végétative de l'herbe s'est améliorée, et surtout, regardez pour la hauteur d'herbe qui pousse, la profondeur des racines. La préparation bouse de cornes, elle stimule l'enracinement des plantes, la densification des systèmes racinaires et la verticalisation. Ça, c'est la clé numéro un pour la structuration des sols et pour l'amélioration de la fertilité. On va nourrir par les exudats racinaires tous les micro-organismes qui sont dans le sol et qui font le boulot d'évolution des matières organiques et de libération des nutriments à partir de la roche mère.

Donc, on a une efficacité rapide, nette, observable de ces préparations. D'autres exemples que je ne vous commente pas, c'est juste pour montrer sur différents types de sol, des durées un peu différentes. Deux années, une année à droite, quelques mois. Ici, vous avez une application de 500p de ce côté-là. C'est le 16 novembre 2016. Et puis la photo, elle est du 31 mai 2017. Quelques mois ..., une belle évolution. On est en Champagne, c'est des sols très argileux, c'est les plus difficiles à faire bouger.

Ici, on est de nouveau sur quelque chose d'extrêmement rapide. On est en 2014, c'est au sud de la Bourgogne. Il y a eu une application de 500p le 17 ou 18 avril. Et là, on est au 15 juin. En fait, moi, je vous montre ça, il faut se dire qu'à l'époque, on découvre. On n'a jamais vu des résultats aussi rapides que ça. On hallucine un petit peu. Même endroit, à la fin de la saison, en décembre, c'est toujours la 500p du mois d'avril, la seule, qui fait cette différence. Et puis là, l'hiver a été bien plus vieux. Et on a du côté bio un sol qui est très collant, très compacté par l'eau. Puis du côté biodynamique, quelque chose qui est super bien géré, qui ne colle pas aux doigts. Intéressant. Voilà. Donc ça, c'est juste pour dire un petit peu le type de ... le type de différence, et surtout la rapidité avec laquelle on peut les observer. Voilà, 2018. Les choses un peu plus récentes. Les photos de 2022. Ça va, je ne vous les commente plus. On parle toujours de la même chose. Les salades. C'est génial parce que les salades, ça va super vite. 3 semaines. 3 semaines bio, biodynamique.

Et vous, quand vous plantez des vignes, ça vous intéresse, les racines? Là, j'ai une 500p qui a été faite quand on enlève, quand on casse l'engrais vert qui précède la plantation. J'ai une 500p qui a été faite la veille de la plantation. Et on a trempé les mottes dans la 500p au moment de la plantation. Nous, quand on fait des plantations de vignes, on recommande de faire une 500p quand on casse l'engrais vert qui précède la plantation. Faites des engrais verts pendant super longtemps. Une 500p au moment de la plantation. Et un pralinage des racines avec la 500p. Et puis un petit lait d'argile. En fait, la même chose.

Là, en 3 semaines, vous voyez que cette salade, elle n'a pas fait plus de masse dans sa partie aérienne. Par contre, elle a fait de la masse racinaire. Mais le plus important ici, c'est la couleur des racines. Là, vous avez des racines blanches. Et là, vous n'en avez quasiment pas. Parce que la salade cette salade-là, elle génère beaucoup plus d'exuda racinaire. Elle alimente la vie du sol autour d'elle d'une manière beaucoup plus conséquente que l'autre. Ça veut dire que j'ai une salade qui ne travaille pas pour elle. Elle, elle travaille pour sa fertilité. Elle travaille pour son milieu.

Cours aux agriculteurs 1:09:58

Vous avez remarqué que dans le cours aux agriculteurs, le sujet transversal ou un des sujets transversaux, c'est les interactions. Rien n'est dissociable. Dans le monde du vivant, on ne peut pas simplifier. On ne peut pas séparer.

  • Première conférence, les interactions entre la vie végétale à un endroit donné sur terre et puis le monde, proche, lointain, très lointain, planète étoile comprise.
  • La deuxième conférence, toutes les interactions qu'on tisse dans un organisme agricole au sein de la ferme.
  • La troisième conférence, les interactions qui se tissent dans le sol et dans la substance, entre les composantes de la substance.
  • Quatrième et cinquième conférences, les préparations biodynamiques et la fumure. Et là, c'est aussi une question d'interaction parce que la fumure, elle se fait dans un contexte donné. Elle se fait dans l'interaction entre de multiples substances, le plus possible, et que les préparations vont permettre de mettre en lien, elles vont permettre de réguler beaucoup de choses. Donc on est aussi dans le monde des interactions. Peut-être qu'on en reparlera. On verra.
  • Dans la septième conférence, le paysage, interactions multiples entre la ferme, ses composantes, son environnement. En fait, on est toujours dans des interactions. Et puis, un élément central quand on parle de fumure, c'est qu'on parle de la plante et de la plante et du sol. Et à aucun moment, on peut dissocier les deux. La plante, elle forme le sol. Et ça, on le voit ici. Et les préparations, c'est un accélérateur. C'est juste un accélérateur dans un processus qui est en train de se dérouler. Donc, on va booster l'interaction plante-sol-plante-micro-organisme.

Racines de Vignes 1:11:47

Sur des racines de vignes, ça, c'est des photos qui viennent d'Italie. Témoin bio. Bio plus 500p. C'est du porte-greffe. Et on est sur beaucoup plus de racines secondaires, beaucoup plus de liens entre la vigne et son sol.

[Interpellation de la part de l'auditoire à propos de la pause] Cinq minutes. Après le canon. Ça marche.

Effets de la silice sur les plantes

Voilà, donc ça, c'était pour vous présenter un petit peu ce type de résultat. Quand on veut regarder la partie aérienne des plantes, et en particulier les effets de la silice, vous connaissez probablement ces aspects de mise en tension, de tonification du végétal qu'on peut retrouver dans plein de plantes différentes. Structuration, individualisation du portfoliaire. On va développer l'individualisation de chaque partie de la plante. Et du coup, sa sensibilité, et du coup, sa photosynthèse, plein de choses.

Observation scientifique des résultats

Alors ça, c'est les résultats qu'on peut observer. Il n'y a pas besoin de faire des grandes études scientifiques pour voir tout ça. Par contre, quand les scientifiques commencent à venir regarder ça, là, c'est sympa, parce qu'eux, ils ont d'autres outils pour mesurer. Une fourche-bêche, et tout le monde peut se servir de ça, et on peut voir plein de trucs avec. On a travaillé, pendant 4 ans, avec l'INRAEEE. l'INRAEEE, c'est l'Institut National de la Recherche Agronomique, en France. Donc si on veut un truc sérieux qui parle d'agriculture, on va voir l'INRAEEE. Ils sont très très sérieux. Ils ont beaucoup contribué au développement de l'agriculture conventionnelle. Et ils ont beaucoup contribué à empêcher qu'une agriculture biologique se développe. Il faut regarder les choses dans leur réalité. Ça, c'est l'histoire en France de la recherche agronomique, de l'enseignement agronomique, qui a toujours été dans une direction très politique. Mais dans des institutions comme ça, il y a aussi des gens qui cherchent à voir d'autres choses.

Collaboration avec Lionel Ranjard

Et on a eu la chance d'être en lien avec un gars qui s'appelle Lionel Ranjard. C'est un spécialiste de la microbiologie des sols. C'est quelqu'un qui est très reconnu et très international dans ce domaine-là. Et on a commencé à travailler. On m'a dit, mais en fait, la biodynamie, on en entend beaucoup parler, mais c'est quand même bizarre. Les gens nous parlent de la Lune. Je lui ai dit, si tu veux, on va voir des parcelles. Je te montre des parcelles où on compare le bio et la biodynamie. Et on est allé ensemble sur trois parcelles. Une où il y avait un témoin et de la biodynamie depuis quelques mois. Une où c'était depuis deux ans et une où c'était depuis 20 ans.

Ils ont pris des échantillons, ils ont fait des analyses. Puis ils sont revenus me voir et ils m'ont dit, bon, écoute, il y a un gros projet de recherche avec un gros financement. Est-ce que tu veux qu'on bosse ensemble? OK, on y va, pas de problème. C'est un projet qui s'est appelé Ecovitisol. Et Ecovitisol, c'est le petit logo que vous avez là-haut. C'était des gros financements. C'était 400 000 euros à peu près. Et on a été faire des prélèvements sur 150 parcelles de vignes en Alsace et en Bourgogne. 150 parcelles dont un tiers en biodynamie, un tiers en bio, un tiers en conventionnel. Et à partir de là, on fait plein d'analyses. Des analyses classiques, des analyses de microbiologie. Avec des trucs hyper poussés au niveau de la microbiologie parce que les gars, c'est leur spécialité, c'est ça qu'ils savent faire. Donc ce travail a été mené entre 2018 et 2022.

Interactions entre micro-organismes

Alors je ne vous décris pas les analyses microbiologiques classiques. Ce qu'a développé l'équipe de l'INRAEEE de Dijon, c'est la lecture des réseaux d'interaction. Les réseaux d'interaction, ça veut dire que quand dans un sol vous avez fait le bilan un petit peu de ce que vous avez comme bactéries, comme champignons, est-ce que c'est dans un bon équilibre ? Est-ce que c'est une bonne diversité ? On va pouvoir identifier qui sont les populations qui sont en place. Ça, c'est la lecture classique de la microbiologie d'un sol.

Et puis, eux, ils ont découvert qu'on pouvait trouver comment tous ces micro-organismes interagissent entre eux. Et qu'il y a des interactions positives et des interactions négatives. Mais qu'en général, plus on a d'interactions, plus la communauté de micro-organismes est stable et est fonctionnelle. Stable et fonctionnelle, ça veut dire qu'elle peut bosser et qu'elle peut se remettre à bosser quand il y a eu un problème. Par exemple, période de pluviométrie intense. Au niveau de l'activité des micro-organismes dans un sol, c'est une catastrophe. Si j'ai au préalable plein de liens, c'est ce qui est schématisé par les petits traits vert et rouge, si j'en ai beaucoup, j'ai beaucoup plus de facilité à reprendre le travail. Donc, période trop humide, période trop sèche, passage d'un traitement, passage de la compaction par la roue d'un tracteur, plein plein de choses peuvent perturber.

Différences entre pratiques biologiques et biodynamiques

Et on a regardé ce que ça donnait. Et on s'est rendu compte que les moyennes sur le nombre de liens sur 50 parcelles en agriculture biologique c'est 60 000 liens par point de prélèvement. Et puis sur 50 parcelles en agriculture biodynamique, c'est 150 000 liens. Et c'est énorme. Ils n'avaient jamais vu ça, les gars, comme écart. Et ça veut dire que du côté biodynamique, il y a quelque chose qui se passe dans le sol qui est beaucoup plus développé, qui est beaucoup plus intensifié que dans les pratiques bio. Toutes les photos de coup de bêche que je vous ai montré avant, on a vu des différences. Donc là en fait, j'ai juste une lecture différente, j'ai juste un autre outil de lecture.

Extension du projet aux vignobles de Provence et Bordeaux

Alors ça, ça les a suffisamment excités, les chercheurs de l'INRAEEE, pour qu'on soit reparti, on a le même projet qui est en cours dans les vignobles de Provence. On vient de commencer dans les vignobles de Bordeaux, puis on va faire un tour de France les régions viticoles pour voir un petit peu si on a les mêmes tendances partout.

Utilité des résultats pour la défense de la biodynamie

Alors ça, ça ne nous est absolument pas utile pour la pratique au niveau de la biodynamie. Par contre, ça nous est très utile pour la défense politique de la biodynamie. Et je ne sais pas comment c'est pour vous en Allemagne, mais pour nous en France, c'est la bagarre en ce moment. Et au niveau européen, il y a un petit peu de boulot à faire pour argumenter, pour dire:

"On a des choses sérieuses à proposer. Regardez, il y a aussi des gens qui sont dans le monde de la recherche classique qui observent des choses et qui les presentes sur la place publique."

Questionnaire sur les pratiques biodynamiques

Donc ça, c'est une partie de ce travail. Et puis il y a une deuxième partie que je vous présente encore avant qu'on fasse la pause.

Les 50 domaines en biodynamie dans cette étude, moi je leur ai fait un questionnaire avec plein de points très précis pour comprendre comment ils utilisaient les préparations biodynamiques. Et le but du jeu, c'était de voir, moi j'ai mes hypothèses personnelles, elles sont basées sur mon travail de terrain. Et si vous me décrivez comment vous utilisez la biodynamie chez vous, je vais avoir à peu près une idée de comment ça marche en termes d'efficacité des préparations. Je parle des préparations, je ne parle pas de la dimension, de la diversification d'un organisme, de la sélection variétale, de choses comme ça. Quoique quand on parle à des vignerons sur la sélection variétale, on a quand même des idées assez précises. Ça sera le thème de l'intervention de cet après-midi.

Analyse des pratiques biodynamiques

Là, sur les préparations, les questions sont posées sur c'est les mêmes points qu'on a vus tout à l'heure. Qualité des préparations, stockage, eau, température de l'eau, dynamisation, pulvérisation et les conditions d'application: Comment on choisit les conditions d'application? Donc vous avez un questionnaire très complexe et moi je donne des notes:

  • Et j'arrive à 17% des domaines qui ne sont pas bons sur les pratiques biodynamiques, de mon point de vue.
  • Et puis, 51% c'est bon,
  • 32% c'est très bon.

Ouf ! On a quand même une grande majorité des endroits où ça se passe plutôt bien!

Lien entre pratiques et qualité des sols

Et les statisticiens de l'INRAEEE, à partir de là, ils ont fait un travail pour voir:

"Et-ce que les résultats microbiologiques sont liés à la qualité des pratiques biodynamiques?"

Ils prennent les résultats qui viennent des labos, ils prennent les résultats qui viennent de chez moi et ça donne ça:

  • La majorité des domaines sur lesquels on a un bon état biologique du sol sont sur des bonnes ou des très bonnes pratiques biodynamiques.
  • La majorité des domaines qui n'ont pas des bonnes pratiques sont dans les sols qui sont en situation problématique.

Importance de l'ajustement des pratiques

Et ça, pour moi c'est intéressant parce que c'est ce que j'apprends en étant sur le terrain et là j'ai des gens, par des traitements statistiques, ils arrivent à des résultats similaires. Ça veut dire qu'on développe un outil là qu'on va pouvoir utiliser pour préciser les pratiques:

  • Qu'est-ce que ça pèse dans la qualité des résultats de la biodynamie si je décide que j'ai une eau qui est hyper calcaire mais que je veux l'utiliser? Moi j'estime que c'est un problème. Dans quelle mesure ? Ça, ça peut nous aider à le trouver.
  • Qu'est-ce que ça pèse si j'estime que pour pulvériser, j'aime mieux garder mon vieux pulvérisateur qui a servi à faire d'autres choses avant et qui ne correspond pas vraiment à ce qu'on estime nécessaire pour les préparations.

Expérimentations sur les horaires de dynamisation

Donc voilà, c'est essayer d'affiner un petit peu ces conditions-là. Par exemple là, cette année, il y a différents horaires pour la dynamisation. La 500p, on sait que ça marche bien quand c'est dynamisé à partir de 17h. 17h, ça veut dire c'est l'heure de la montre en heure d'été. Vous avez l'heure d'été en Allemagne, il y a l'heure d'hiver ou pas ? Donc, en fait, 15h en heure solaire. Je suis sûr que ce qui est fait après, c'est dans les bonnes conditions. Mais souvent, j'ai des domaines où on me dit, oui, mais nous, on commence un petit peu avant, un petit peu avant, d'accord. Et puis s'il y a des gens qui me disent, mais moi, j'ai envie de commencer le matin. Cette année, on lance des essais où on dynamise à 8h du matin, à 11h du matin, à 14h, à 15h, à 17h. Et on va regarder. Et on va faire nos observations. Et si nos observations nous paraissent assez intéressantes, on va essayer de regarder avec ce genre d'outils. Voilà, donc pour moi, c'est juste là le fait qu'on peut encore avancer en précision. La science qui explore peut nous aider à progresser sur d'autres aspects. Voilà.

Conclusion sur l'usage de la recherche classique

C'était un petit exemple de ce qu'on sait faire avec la recherche classique par rapport à la lecture des effets des préparations. Et puis, il y a d'autres choses. On peut parler, on a une publication très récente, là, début février. On a publié, je dis « on » parce que c'est Jürgen Fritz qui est le responsable de cette publication de l'Université de Kassel. Mais il y a la dedans aussi un certain Georg Meissner, [et] il y a quelques d' autres personnes qu'on connaît. Je fais partie aussi des gens qui ont participé à ce travail. Et en fait, Jürgen, il a été sur plusieurs lieux où on compare bio et biodynamie en Allemagne et en France. Et plusieurs, c'est pas mal parce qu'il y a 21 spots en France. Il y a plus de 25 répétitions en Allemagne, je ne sais plus exactement. Et en fait, partout, on montre que tous les critères qu'on a observés en terme de microbiologie des soles, ils montres que les préparations biodynamiques agissent en faveur de tous les éléments qu'on estime intéressants pour renforcer la santé de la plante. Et c'est extrêmement significatif sur le plan des résultats. Et Jürgen, en fait, la manière dont il a fait ce travail, c'est apporter la preuve de l'efficacité des préparations pour telle et telle chose.

Importance de la recherche scientifique pour la biodynamie

Et une fois de plus, nous, pour la pratique, ça ne change pas grand chose. Mais vis à vis du monde extérieur, vis à vis pour la place de la biodynamie dans le regard, ce sont des choses qui sont très importantes. Voilà, donc le monde de la recherche scientifique, on travaille un petit peu avec lui aussi dans ces dynamiques-là.

Pause

On fait une petite pause maintenant et puis on reviendra cet après-midi sur, pardon, pas cet après-midi, après la pause, sur les manières de faire, de comprendre et de faire précises pour amener à ce type de résultat. Voilà. Petite pause. A tout à l'heure.

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Glossar

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  1. Cher Monsieur le Docteur Steiner, Pardonnez-moi je vous prie, cher Docteur, si, après tous les espoirs déçus que nous avons eus jusqu’à présent – de l’espoir de recevoir de votre part des conseils en matière d’agriculture – je m’adresse à nouveau à vous avec le même plaidoyer. Tant qu'il subsiste la possibilité d'un cours d'agriculture selon les principes de la science spirituelle, il me semble que je ne dois pas cesser d’essayer. Cela parce que je crois que la réalisation de mon espoir me permettra de m’engager dans mon activité professionnelle en tant qu’être humain à part entière, en accord avec l'esprit et la réalité. Plus la science de l’esprit me permet de prendre conscience des interrelations entre tout ce qui existe, et des choses dont les sens physiques ne peuvent rien nous dire, plus je ressens les procédés agricoles modernes comme une transgression contre la nature à laquelle je ne dois pas participer parce que je ne pense pas pouvoir en assumer la responsabilité. De la vision anthroposophique du monde je déduis qu’il est du devoir de l’agriculteur de créer, par son activité, les conditions permettant aux forces secrètes de la nature, actives dans les règnes minéral, végétal et animal, d’agir d’une manière qui ne serait pas possible sans son intervention. Le résultat issu d’une telle approche est nécessaire en tant que contribution de l’agriculture à l’évolution complète et appropriée de l’humanité. L’agriculteur qui pressent l’existence d’une telle relation indispensable et évidente entre l’être humain et les règnes de la nature, l’interaction et l’interpénétration des forces de la terre, du soleil, des étoiles, des élémentaux et de tous les autres esprits de la nature, et qui voit naitre de cette action conjointe et simultanée les règnes minéral, végétal, animal et humain, se heurte à une foule de questions qui l’assaillent à chaque instant de son travail quotidien. Son savoir actuel ne lui donne aucune réponse et ces questions non résolues le tourmentent grandement. Il ressent la réalité de l’action de ces forces, mais il ne sait rien de leur nature ni de la manière dont elles agissent. N’ayant ni le plan ni la direction claire qui peuvent le mener à un but, ses actions sont marquées par le flottement et l’incertitude. Par rapport à l’autre agriculteur dont le chemin et le but sont clairement définis, il se trouve là avec les mains vides et devant lui pour avancer seulement un bel idéal. La demande que je me permets de vous adresser, et qui correspond aux souhaits et aux aspirations des agriculteurs qui espèrent, eux aussi, une aide et un éclairage de la part de la science de l’esprit, est que vous puissiez, cher Docteur, nous aider à sortir de l’incertitude, en nous éclairant un peu et en nous montrant la direction dans laquelle un agriculteur doit chercher. S’il est aujourd’hui possible pour la science spirituelle d’offrir des directives à l’agriculteur, avec l’aide desquelles il peut entreprendre son travail en accord avec les lois qui prévalent dans le monde et qui devraient s’y exprimer, et s’il y a des conditions qui doivent être remplies avant qu’une telle communication puisse être donnée, alors je vous prie de m’en informer et, si possible, d’accepter d’organiser le cours d’agriculture. Avec ma profonde estime et considération Immanuel Voegele
  2. https://www.steinerverlag.com/de/monografien/koberwitz.-pfingsten-1924